Joshua Sutcliffe, le professeur renvoyé pour avoir « mal genré » une fille trans attaque en justice pour « discrimination religieuse »

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Suspendu pour avoir lancé un bien innocent « Beau travail, les filles » à un groupe d’élèves comprenant une adolescente transgenre qui se dit garçon, Joshua Sutcliffe, 27 ans, vient de contre-attaquer. Il a déclenché une procédure contre la direction de l’école de l’Oxfordshire pour faire reconnaître qu’il a été sanctionné à tort. Une attaque en justice qui vise à établir sa qualité de victime de discrimination religieuse : Sutcliffe est pasteur évangélique, déjà plusieurs fois interpellé pour des affaires de convictions chrétiennes même s’il a été embauché en toute connaissance de cause. Mais il n’est point besoin d’être chrétien pour comprendre que la suspension qui frappe actuellement ce professeur de mathématiques ne relève pas uniquement d’une affaire confessionnelle : vu qu’il a été accusé d’avoir « mal genré » son élève, on comprend qu’on lui reproche une transgression par rapport aux faux dogmes de l’idéologie du genre.
 
C’est devant un tribunal spécialisé dans les affaires d’emploi – l’équivalent britannique des prud’hommes – que le jeune pasteur va demander justice de ses droits qui ont été, affirme la plainte, violés de manière « systématique et malveillante ».
 

Joshua Sutcliffe s’estime victime de discrimination religieuse : il va en justice

 
L’école n’a pas voulu réagir, affirmant que les affaires disciplinaires sont « confidentielles ». Cette disposition censée notamment protéger les employés n’a pas beaucoup de sens ici, où Joshua Sutcliffe ne fait pas l’objet d’une sanction infâmante mais se bat pour la simple liberté de parole. Encore que : au train où vont les choses, « mal genrer » un élève, un patient, un employé… est déjà considéré comme une sorte d’insulte de la dernière grossièreté. Et ce même lorsque le fait reproché se réduit à avoir évoqué une élève par son prénom (masculin) choisi plutôt que par le pronom « il » ou « lui » : cela fait partie des circonstances retenues à l’encontre du professeur. Celui-ci ne faisait pourtant à cet égard qu’appliquer une décision prise en commun avec d’autres professeurs du collège.
 
Toute l’affaire a été déclenchée lorsque Sutcliffe, voyant deux élèves penchées sur leurs devoirs de mathématiques, les a félicitées de leur application en lançant gentiment : « Well done, girls » (« Beau travail, les filles »). L’élève transgenre l’avait aussitôt rappelé à l’ordre et il s’était excusé.
 
D’abord interdit d’enseigner et mis à l’isolement – il n’avait même plus le droit de communiquer avec ses collègues – Sutcliffe a fait l’objet d’une mesure de suspension qu’il conteste donc désormais. Dans une lettre adressée à la direction de l’école, il a souligné qu’il est personnellement opposé au fait d’« encourager les jeunes à se choisir un “genre” qui peut être différent de leur sexe biologique, d’obliger tout le monde dans une école à modifier son comportement afin de se conformer à une telle “transition”, ou de punir ceux qui manquent d’enthousiasme à cet égard ».
 

Le professeur qui a « mal genré » une fille trans contre-attaque

 
« La mise en œuvre de ces idées se fait au détriment du bien-être des enfants, et je pense que celui-ci doit toujours primer », a-t-il ajouté, mais en précisant qu’« en tant que professionnel », il a toujours « pris soin de ne pas aller contre la politique de (son) employeur » : « Tant qu’on ne m’obligeait pas à agir à l’encontre de la conscience ».
 
C’est en ordre de bataille qu’il s’engage dans sa procédure, hautement symbolique puisque selon l’association chrétienne qui l’assiste, le Christian Legal Centre, celui-ci est actuellement témoin d’un « tsunami d’affaires où les professeurs se trouvent réduits au silence ou sanctionnés » du fait de leur refus de s’aligner sur l’idéologie du genre qu’on impose aux enfants dans les écoles.
 
Pour reprendre les mots de Sutcliffe à sa direction : « Je suis tout à fait disposé à répondre à toutes les allégations non justifiées que vous déployez à mon encontre, et à détailler mes propres griefs à propos du totalitarisme de votre politique et votre pratique “égalitaires”. Toutefois, j’ai l’intention de le faire devant un tribunal indépendant, et non pas devant vous qui agissez comme juge et jury dans cette affaire qui vous concerne directement. »
 

Jeanne Smits