Donald Trump choisit le climatosceptique Scott Pruitt pour diriger Agence de protection de l’environnement (EPA)

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Le ministre de la justice de l’Oklahoma, Scott Pruitt, à son arrivée à la Trump Tower à New York, le 7 décembre 2016.

 
Les nominations du président élu des Etats-Unis, Donald Trump, continuent de souffler le froid et le chaud, mais pour ce qui est de l’agence de protection de l’environnement (EPA), le choix de l’avocat général de l’Oklahoma, Scott Pruitt, est pleinement en accord avec les idées affichées pendant sa campagne. C’est un climatosceptique reconnu qui sera chargé d’une agence qui a lourdement pesé sur la vie économique et industrielle des États-Unis en imposant des réglementations de plus en plus draconiennes, conformes à la « lutte contre le réchauffement climatique ».
 
Scott Pruitt s’est trouvé en première ligne face à Barack Obama dans quantités de dossiers, y compris notamment ceux de l’ObamaCare, de l’immigration, de la libre utilisation des toilettes par les transsexuels, et surtout, dans le cadre d’une procédure contre l’EPA elle-même.
 

Les règles tatillonnes de Agence protection environnement ont été contestés par Scott Pruitt

 
C’est Scott Pruitt qui a représenté l’Etat de l’Oklahoma pour obtenir l’annulation de la directive de l’EPA, imposée par l’administration Obama, sur la taille des centrales énergétiques. Il a également dénoncé devant les tribunaux la réglementation sur l’eau et les normes de pollution à l’ozone et au méthane. Trump lui-même a annoncé vouloir annuler la loi sur l’Eau propre – qui autorise l’Etat fédéral à contrôler jusqu’aux mares et à la collecte de l’eau de pluie – et révoquer plusieurs restrictions à la production l’énergie fossile, par le biais de son moratoire sur les nouvelles réglementations aux termes duquel il faudra annuler deux règles pour en imposer une nouvelle dans le cadre de l’EPA.
 
Les Démocrates locaux et nationaux, à commencer par Bernie Sanders, ne décolèrent pas devant cette nomination, annonçant leur volonté de se mobiliser contre elle.
 
Il semblerait donc que la rencontre entre Donald Trump et Al Gore, partisan le plus emblématique de la nouvelle tyrannie climatique, n’ait pas entamé la détermination du président élu, et ce alors que sa propre fille Ivanka est plutôt sur la ligne du Démocrate.
 

Un climatosceptique à l’EPA : l’atout de Donald Trump

 
Parmi les règles imposées par Obama, il y a la volonté de réduire de 32 % les émissions de dioxyde de carbone par les centrales énergétiques d’ici à 2030 : cette règle, Trump a pu la qualifier de « guerre contre le charbon ». Cette prise de position lui a certainement valu des soutiens en Pennsylvanie, Etat traditionnellement démocrate.
 
Scott Pruitt n’a pas caché sa satisfaction devant cette promesse, assurant que la directive de l’EPA aux ordres d’Obama allait faire disparaître de nombreux emplois et augmenter fortement le prix de l’électricité pour les consommateurs, en même temps qu’elle portait atteinte à la « souveraineté des Etats ».
 
Pruitt affirme que de telles lois et règlements sont clairement anticonstitutionnels, constituant une usurpation de pouvoir de la part des autorités fédérales alors que les Etats de l’Union sont censés être souverains en matière de terre et d’eau.
 
Il s’est également élevé contre le coût des nouvelles obligations imposées sous prétexte d’écologie, coûts qui pèsent sur les contribuables. Pour ce qui est de la loi sur l’Eau propre, Pruitt l’a ainsi contestée au motif qu’elle repose sur l’idée que les petites voies d’eau, marais et ruisseaux seraient sous juridiction fédérale, ce qui n’est pas le cas selon lui, et aboutit à imposer de lourdes charges financières, dans un domaine où l’Etat devrait être libre de choisir sa propre politique.
 

Les nominations de Trump sont diverses, mais pour l’EPA, il choisit un dur

 
Scott Pruitt ne croit pas au changement climatique d’origine anthropique : dans la revue Tulsa World, il a déclaré en mai que le débat sur le réchauffement global « est loin d’être clos » et que « les scientifiques continuent d’être en désaccord sur le degré et l’étendue du réchauffement climatique et ses rapports avec les activités humaines ».
 
Il est également connu comme très proche allié du sénateur conservateur de l’Oklahoma, Jim Inhofe, auteur d’un livre, The Greatest Hoax, qui dénonce l’idée d’un changement climatique d’origine anthropique.
 
Partisan d’une interprétation stricte de la Constitution américaine et de la sauvegarde des pouvoirs des Etats, Scott Pruitt a défendu avec ténacité les droits des Etats, y compris contre des Républicains de son propre parti, dès lors qu’il estimait qu’ils ne respectaient pas la légalité.
 

Anne Dolhein