Droit à l’oubli sur Internet : Microsoft s’incline

Droit à l’oubli sur Internet : Microsoft s’incline

A la suite d’une injonction de la Cour européenne de justice, le 12 mai dernier, le moteur de recherche de Microsoft, Bing, a créé une procédure pour permettre aux internautes de faire enlever certains liens de son index. Bing, qui commande seulement 2,5 % du marché européen derrière le géant Google, se met enfin en règle pour assurer le « droit à l’oubli » des internautes qui veulent faire supprimer des liens anciens, qui ne sont plus d’actualité, sans rapport ou contraires à l’intérêt du public.

S’agit-il d’une forme de censure, la ruine d’Internet comme le soutient Google ? On peine à le croire, sachant que l’utilisation des données des utilisateurs lui sert principalement à vendre son « produit » – vous et moi ! – aux annonceurs qui n’ont jamais pu aussi bien cibler leurs messages.

L’arrêt de la Cour européenne rend les opérateurs de moteurs de recherche responsables du type de données personnelles qui apparaissent sur ses pages de résultats, même lorsqu’ils pointent vers des pages mises en ligne par des tiers.

De nombreux internautes, en revanche, souffrent d’être poursuivis sans fin par des données les concernant et qui peuvent les desservir au moment d’une recherche d’emploi ou dans d’autres circonstances où les indiscrétions de la jeunesse refont surface contre leur gré.

Mais chez Bing, la demande d’effacement de données a été pour le moins minuscule : 12 personnes en tout et pour tout ont réclamé de bénéficier de la procédure, contre 12.000 chez Google.

Microsoft a fait figurer la mise en garde suivante sur son formulaire de demande d’effacement des données : « Nous pourrons tenir compte d’autres sources d’information, outre ce formulaire, pour vérifier ou compléter les informations que vous fournissez. Cette information nous aidera à tenir la balance entre vos intérêts concernant votre vie privée et ceux du public en vue de la protection de la liberté d’expression et l’accès gratuit à l’information, conformément à la loi européenne. »

L’Union européenne protège-t-elle véritablement les internautes, en l’occurrence ? C’est ce qui reste à déterminer dans la pratique, sachant que les procédures pour obtenir le « nettoyage » sur le net sont loin d’être simples.