Le ministre de l’Economie d’Allemagne annonce l’échec du TTIP

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Préparé depuis de longues années de négociations entre les États-Unis et l’Union européenne, le traité transatlantique ou TTIP est proche de l’effondrement, selon un constat d’échec posé par le ministre de l’Economie d’Allemagne, Sigmar Gabriel, par ailleurs vice-chancelier. Il a affirmé en cette fin de semaine que les désaccords entre l’UE et les États-Unis, ainsi que les divergences entre différents pays de l’Union européenne, ont mis fin de facto à tout espoir de voir mis en place le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement qui aurait constitué le plus important accord de libre-échange bilatéral jamais signé.
 
Le TTIP, décrié à la fois par les droites souverainistes opposées aux constructions du mondialisme et par la gauche « alteréconomique », entend lever les barrières entre les deux énormes blocs de consommation que sont l’Union européenne et les Etats-Unis. Ses promoteurs affirment volontiers que la mise en œuvre de ce traité permettra aux PIB de croître de 0,5 %, soit 120 milliards d’euros.
 

Le partenariat transatlantique est mort-né selon le ministre de l’Economie allemand

 
Pour Sigmar Gabriel, l’échec est bien là même si personne ne veut l’admettre :nbsp;: « Les négociations avec les Etats-Unis ont échoué de facto parce que nous autres Européens ne devons évidemment pas nous soumettre aux exigences américaines. Rien ne va plus de l’avant », a déclaré le ministre.
 
Gabriel, qui est également à la tête du parti social-démocrate de centre-gauche, a déclaré au média public allemand ZDF que les pourparlers n’ont pas abouti à un seul accord à propos des nombreux articles des 27 chapitres du traité.
 
Son constat d’échec est renforcé par plusieurs facteurs : le vote en faveur du Brexit modifie la position du Royaume-Uni, très favorable au TTIP mais prête à s’orienter seule vers d’autres traités avec d’autres parties du monde ; François Hollande dit son opposition à l’ouverture des marchés agricoles et cinématographiques la concurrence avec les Etats-Unis ; des mouvements de travailleurs allemands ont souligné que le traité mettrait en péril les normes environnementales et du travail ; aux Etats-Unis Donald Trump, qui dit s’opposer au libre-échange, n’est pas seulement hostile à ce traité mais envisage même de revenir sur l’accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique, le NAFTA, conclu au cours des années 1990… Et même son adversaire, Hillary Clinton, s’est engagée à revoir les dispositions du traité tel qu’elles sont formulées aujourd’hui.
 

En Allemagne, l’opposition des travailleurs favorise l’échec du TTIP

 
Est-ce vraiment un recul des entreprises mondialistes ? Ou un simple constat d’impopularité qui pousse des responsables politiques à composer pour s’assurer un minimum de popularité ? La réponse à ces questions ne s’impose pas de manière évidente, vu que le mondialisme a plus d’un tour dans son sac et qu’il se repaît justement des oppositions et des dialectiques qui peuvent aboutir au résultat recherché, par d’autres voies plus tortueuses. Sa « vertu » est la patience.
 

Anne Dolhein