L’emploi toujours plus précaire en France

Emploi précaire France 
L’emploi était toujours plus précaire, l’année dernière, en France, et tout spécialement pour les femmes et les jeunes de 15 à 24 ans. Tant les unes que les autres doivent davantage faire face à du temps partiel et à des types de contrats non pérennes, selon des chiffres qui ont été publiés ce mercredi par l’INSEE.
 
La « photographie du marché du travail en 2014 », selon l’Institut de statistiques, montre en effet un renforcement accru du secteur tertiaire (les fameux « services »), dans lequel travaillent 76,9 % des actifs occupés (+ 0,7 point par rapport à 2013) et 88,3 % des femmes contre 66,3 % des hommes. Or, ledit secteur tertiaire compte pour plus de 90 % des emplois à temps partiel en France.
 

L’emploi toujours plus précaire en France

 
Parmi la quantité de chiffres alignés par l’INSEE, retenons enfin ceux qui concernent la précarité du fait de la nature du contrat. En effet, si, en 2014, 8,6 % des salariés au total étaient en contrat à durée déterminée, on n’y comptait que 6,7 % des hommes, pour 10,7 % des femmes, et 29,3 % des jeunes.
 
Cette photographie doit permettre de relativiser l’espèce de cocorico gouvernemental poussé lundi après la publication par le ministère du Travail des derniers chiffres du chômage, qui voyaient le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (c’est-à-dire sans aucune activité) diminuer de 0,7 % en métropole.
 
Or, en ajoutant les catégories B et C (c’est-à-dire les inscrits à Pôle emploi ayant exercé une activité réduite), la fameuse courbe ne s’inverse pas. Elle progresse au contraire de 1.800 inscrits, pour atteindre 5.727.300 avec les départements d’Outre-mer. Soit une progression de 5,6 % sur un an pour l’ensemble du territoire.
 

Toujours plus de temps partiel

 
Il va de soi que ce basculement de la catégorie A vers les catégories B et C est à rapprocher des chiffres donnés aujourd’hui par l’INSEE sur le temps partiel.
 
Or, selon plusieurs études, ce temps partiel a tendance à se généraliser, et l’arrivée migrante d’une main d’œuvre prête à travailler à bon marché ne devrait en rien favoriser l’installation durable des femmes, des jeunes ou de qui que ce soit. La preuve en est que l’on compte de plus en plus de jeunes diplômés, aux dires mêmes des responsables des formations où ils étudient, qui partent travailler à l’étranger.
 
Si donc l’on peut parler aujourd’hui de tendance nette, ce n’est assurément pas celle que le gouvernement, coincé entre les mauvais indices de satisfaction et les perspectives électorales, évoque…
 

François le Luc