Empoisonnements russes ? Le Royaume-Uni envisage l’exhumation d’autres victimes potentielles

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Quoi qu’il en soit de la responsabilité de Moscou dans l’attaque contre Sergueï Skripal, le Royaume-Uni entend creuser l’affaire en vérifiant les causes de la mort d’au moins deux Russes morts subitement dans le pays ces dernières années, pour vérifier s’ils avaient été victimes d’un agent neurotoxique. Le nombre de victimes potentielles avoisine la quinzaine et il devient urgent de savoir s’il s’agissait d’empoisonnements – l’exhumation est le seul moyen.
 
Si le Kremlin conteste vivement les affirmations de Boris Johnson selon lesquelles la Russie accroît ses réserves de Novichok depuis une dizaine d’années, il reste que plusieurs « dissidents » russes sont morts dans des circonstances inexpliquées sur le territoire britannique au cours de cette période.
 

Le Royaume-Uni envisage l’exhumation de victimes russes de morts inexpliquées

 
Le Home Office a refusé de donner davantage de détails mais des amis de ces ressortissants russes ont indiqué qu’il était « vital » d’exhumer les corps et de procéder à des autopsies.
 
On parle de Badri Patarkatsishvili, mort subitement à 52 ans en 2008 devant sa propriété dans le Surrey où il vivait depuis son exil de la Russie en 2001. Il avait été le partenaire professionnel de l’homme d’affaires Boris Berezovsky – ennemi numéro un de Vladimir Poutine – lui-même trouvé mort devant son domicile dans des circonstances mystérieuses en 2013. Un troisième partenaire de ces deux hommes, Nikolai Glushkov, a été retrouvé mort à son domicile londonien il y a une semaine, présentant des marques de strangulation.
 

Empoisonnements à répétition par agents neurotoxiques ?

 
Un autre Russe, Alexandre Perepilichny est mort à 43 ans en 2012 pendant qu’il faisait du jogging ; il était connu pour avoir apporté la preuve de fraudes perpétrées par des fonctionnaires liés au Kremlin. La police assurait à l’époque que la mort n’était pas suspecte, mais la cause du décès n’avait pas été décelée et un associé de l’homme d’affaires souligne aujourd’hui qu’aucune recherche de présence d’agents neurotoxiques n’a été réalisée.
 

Anne Dolhein