Une officine fédérale de « prévention » des Etats-Unis prône le dépistage de la dépression chez les jeunes

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C’est une de ces obscures agences qui justifie son existence par des rapports et des recommandations : la United States Preventive Services Task Force (USPSTF) est une création du Département de la santé de l’administration Obama, chargée de modeler la politique de santé fédérale. Rien que de très logique : à partir du moment où l’assurance santé est étatisée – c’est l’ObamaCare – les pouvoirs publics s’arrogent tout naturellement le droit de se lancer dans la « prévention ». L’USPSTF vient de publier dans les Annals of Internal Medicine une recommandation visant à dépister la « dépression majeure » chez les adolescents de 12 à 18 ans.
 
« Le dépistage doit être mis en œuvre avec des systèmes adaptés afin de permettre un diagnostic exact, un traitement efficace et un suivi approprié », recommande de rapport. Il s’agit d’une ingérence évidente dans la relation parents-enfant et médecin-patient puisque ce dépistage serait organisé de manière systématique, que les parents ou les jeunes le veuillent ou non, au cours des visites chez le médecin pour de tous autres motifs.
 

Dépistage systématique de la dépression chez les jeunes

 
Est-ce pour le bien de ces jeunes ? C’est évidemment le motif mis en avant par le rapport, qui propose de prescrire des antidépresseurs tels le Prozac à ces jeunes dépistés. Le Prozac est lié à un risque de suicide plus élevé, une dépression accrue, des risques pour les enfants à naître et d’autres problèmes plus ou moins graves…
 
Sans recommander le dépistage des enfants plus jeunes – le rapport estime que la preuve des bienfaits d’une telle mesure n’est pas faite – l’USPSTF propose également de multiplier les prescriptions de Lexapro (Seroplex se trouve en France depuis 2009 parmi les dix médicaments générant le plus de remboursements par la sécurité sociale) pour les jeunes de 8 ans et plus. Cette molécule est elle aussi associée à des effets secondaires importants ainsi qu’à un syndrome de sevrage pénible.
 

Une officine fédérale de prévention aux Etats-Unis veut surveiller et soigner les jeunes

 
Pour les adultes, et particulièrement les femmes enceintes ou celles qui viennent d’accoucher, les mêmes types de recommandations sont envisagées. L’USPSTF « recommande le dépistage des adultes quels que soient les risques associés » : au moins, c’est clair.
 
Pour l’homme politique libertaire Ron Paul, qui est également médecin, les inconvénients sont majeurs : outre le coût prévisible d’une telle mesure, celle-ci mettrait en place un nouveau moyen de surveillance à travers les données récoltées. Elle pourrait également aboutir au retrait du droit de port d’arme. Sans compter les dérives propres à toute société devenue totalitaire : en systématisant le dépistage de la dépression, puis – suite logique – de la santé mentale, on ouvre les portes à la traque du non-conformisme.
 
Les exemples ne manquent pas dans l’histoire récente : en Union soviétique, le dissident risquait… l’asile psychiatrique.
 

Anne Dolhein