Le « politiquement correct » devient fou en Ecosse : une étudiante menacée d’exclusion d’un débat pour avoir levé les mains

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Imogen Wilson, l’étudiante censurée.

 
Imogen Wilson se demande si le monde n’est pas devenu fou. Cette étudiante de l’université d’Edimbourg en Ecosse, vice-présidente de l’Association étudiante, a fait l’objet de deux demandes d’exclusion d’un débat organisé selon les règles de l’« espace protégé » pour avoir simplement levé les mains ou secoué la tête. A 22 ans, elle se heurte de plein front à la malhonnêteté du politiquement correct. Et son jugement est sans ambages : elle dénonce les règles du débat en espace protégé comme « un outil que la gauche dure peut utiliser quand elle n’est pas d’accord avec quelqu’un ».
 
Sur le papier, le concept de l’« espace protégé » vise à rendre possible l’échange d’idées de manière civilisée de manière à permettre à chacun de s’exprimer librement et aller au bout de son raisonnement. Les réunions du conseil des étudiants de l’université d’Edimbourg sont sujettes à ces règles dont on comprendra aisément qu’elles puissent être détournées dans la mesure où elles interdisent le « langage et les actions discriminatoires ». La tarte à la crème de la « discrimination » est un outil de censure avant tout !
 

Une étudiante a levé les mains en signe de protestation : on demande son exclusion

 
En l’occurrence, Mlle Wilson avait simplement levé les bras alors qu’un contradicteur l’accusait de ne pas avoir répondu à une lettre ouverte, alors même qu’elle avait fait des démarches pour prendre contact avec ses auteurs.
 
Aussitôt, une plainte fut déposée et on vota pour savoir si Imogen Wilson devait quitter la pièce. Il y eut 33 voix contre… mais tout de même 18 voix pour.
 
Comme elle secouait la tête au cours des échanges subséquents, on la menaça d’une nouvelle plainte.
 
Il est intéressant de noter que ces incidents absurdes se sont produits au cours d’un débat sur l’antisémitisme à l’université écossaise. Les étudiants discutaient à propos d’un mouvement de boycott vis-à-vis d’Israël ; Mlle Wilson venait de s’ériger passionnément contre le boycott en raison de l’antisémitisme qu’il encouragerait sur le campus.
 

Le débat universitaire complètement étouffé en Ecosse au nom du politiquement correct

 
« Plus tard au cours de la réunion, quelqu’un m’a menacée d’une deuxième plainte parce que je secouais la tête – mais pendant que je m’adressais à la réunion pour dire mes inquiétudes à propos des étudiants juifs, de nombreuses personnes secouaient la tête et il ne se passa rien », a-t-elle raconté.
 
Les gestes physiques sont proscrits par les règles de « l’espace protégé » dès lors qu’ils ne peuvent pas être compris aisément et qu’ils sont utilisés « de manière intimidante ».
 
Une pétition lancée par des étudiants qui qualifient la tentative de faire taire un intervenant pour des gestes anodins de « pathétique » a déjà recueilli 1.000 signatures. Elle affirme : « Nous sommes des adultes, nous n’avons pas besoin de condescendance ou de protection. »
 
L’affaire illustre jusqu’à la caricature le véritable propos du politiquement correct : imposer une vision extrême de la société sans laisser le sens commun s’exprimer.
 

Anne Dolhein