Les pays d’Europe de l’Est menacés de fortes amendes européennes s’ils refusent les quotas de migrants

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250.000 € d’amende par migrant refusé : telle est la pénalité proposée par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, aux pays qui refuseraient le système de quotas de distribution des réfugiés dans les Etats membres de l’UE, qu’il propose de pérenniser en vue de toute crise future. Ces sommes considérables pourraient évidemment être imputées sur les subventions européennes dont les pays de l’Est bénéficient largement aujourd’hui. Mais le 4 mai dernier, lors d’une réunion des commissaires européens, il a déjà été proposé que les pays qui refusent leur part de migrants puissent également se voir privés de subventions européennes.
 
La facture pourrait donc atteindre des milliards d’euros s’ils persistent dans leur refus du plan Juncker, dont la République tchèque, Hongrie, la Slovaquie et la Pologne font remarquer qu’il piétine le droit souverain des Etats de décider de leur propre politique d’asile. Le réservoir de migrants – surtout d’origine musulmane, ce qui pose un problème supplémentaire à ces pays qui ont subi le totalitarisme dans leur chair – est en effet pour ainsi dire inépuisable.
 

Les pays d’Europe de l’Est ne veulent pas des quotas de migrants

 
Jean-Claude Juncker n’a pas hésité à brandir la menace assortie d’une pression indécente : la « solidarité » dont les pays riches font preuve à l’égard des anciens pays communistes n’est pas une « voie à sens unique », a-t-il mis en garde. Les dits pays anciennement communistes, faut-il le rappeler, ont été livrés à la domination soviétique par la trahison de Yalta, avec la complicité des « pays riches » et ce ne sont certes pas leurs populations martyres qui ont fait ce choix. En prétendant imposer la répartition de centaines de milliers, voire de millions de « réfugiés », à des pays privés de leur droit souverain, c’est une nouvelle domination idéologique qui est en cours d’installation. Au service, en définitive, d’une même Révolution.
 
Les sommes en jeu sont colossales. Le « fonds de cohésion » dont les pays récalcitrants sont menacés d’être exclus représente quelque 63 milliards d’euros à utiliser pour la construction d’autoroutes, d’infrastructures de transports publics ou d’énergie dans l’ancien bloc de l’Est et en Grèce, à Chypre et à Malte. La Pologne affiche ainsi le bénéfice net le plus important par rapport au budget européen, avec 13 milliards de subventions reçues en 2014. L’Allemagne, qui cherche à imposer le système des quotas de réfugiés, a quant à elle englouti 15 milliards d’euros dans le budget européen cette année-là.
 

Juncker propose une amende européenne de 250.000 euros par réfugié refusé

 
Le refus des migrants mettrait en cause la solidarité européenne, voire les « valeurs fondamentales » de l’Union. Autrement dit, si les uns et les autres veulent profiter des largesses de l’UE, ils doivent être prêts à en payer le prix, quel qu’il soit. C’est ce qu’a déclaré cette semaine Jean-Claude Juncker : « Il existe un vrai risque de voir le principe de solidarité remise en cause dans tous les domaines de compétence politique de l’UE, s’il n’était pas également appliqué à l’accueil des demandeurs d’asile. »
 
En attendant, la mise en place effective du système de quotas, sujet « toxique » selon des diplomates européens qui accusent Juncker d’« insanité » à ce propos, est théoriquement en cours mais n’a pour l’heure conduit qu’à 1.500 déplacements de personnes sur les 160.000 relocations prévues. La Hongrie, elle, prépare un referendum populaire sur le sujet des quotas – son résultat ne fait guère de doute.
 

Anne Dolhein