La Fed reprend sa lutte contre les plus grandes banques

Fed lutte grandes banques
 
La Haute finance n’a décidément plus la cote aux Etats-Unis, s’il faut en croire la dernière obligation qui pourrait leur être imposée par la Banque centrale américaine, la Réserve fédérale : celle-ci projette de demander aux banques d’importance « systémique » de renforcer le « coussin » de leurs fonds propres pour éviter à avoir à procéder à des sauvetages comme ceux qui ont fait suite à la crise de Lehman Brothers. La Fed, vertueux rempart contre les effets des crises ? Pas si vite ! Dans le monde entier, les banques centrales pèsent de tout leur poids pour diriger la finance et les économies, et tirer les ficelles. C’est une lutte de puissance et de pouvoir qui se joue.
 
Les règles mises en place protègent-elles vraiment les contribuables, comme ceux-ci pourraient l’imaginer à travers la mise au pas des grandes banques ? C’est toute la question. On ne peut commencer à y répondre qu’en se rappelant que les banques centrales n’ont de comptes à rendre à personne, qu’elles peuvent créer l’argent ex nihilo pour le « prêter », qu’elles font fonctionner le système qui accable tant de pays.
 

Huit grandes banques mises au pas

 
Huit banques américaines pourraient se trouver bientôt dans l’obligation de mettre en place, outre les ratios de fonds propres déjà exigés, des fonds propres à raison des volumes de financements de gros à court terme : un surplus de 1 à 4,5% des actifs associés à des risques. En principe cela commencera en 2016, et devrait être « bouclé » en 2019.
 
Ces banques dont la faillite aurait des répercussions mondiales sont la Bank of America, Bank of New York Mellon, Citibank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, State Street et Wells Fargo. Autant d’établissements que l’on perçoit volontiers comme menant le monde.
 

La lutte de la Fed contre « l’empreinte systémique » des grandes banques

 
Les nouvelles règles les inciteraient cependant à se débarrasser de certaines affaires, à « rétrécir » en somme pour éviter d’avoir à bloquer trop de capital. Selon Janet Yellen, le président de la Fed, ces obligations « vont encourager ces banques à réduire leur empreinte systémique et diminuer le danger que leur faillite ferait courir à la finance en général ». Même s’il semble que la majorité des établissements respecte déjà les nouvelles réglementations plus strictes : seul JPMorgan aurait besoin de lever 21 milliards d’ici à 2019.
 
Les liens entre la Fed et la Haute finance sont bien connus et les déclarations précédentes de Yellen et ces nouvelles régulations peuvent surprendre. Elles ont été réclamées par le Congrès après la crise de 2008 et suivent un mouvement international de règlementation bancaire.
 
Nancy Bush, analyste bancaire, notait « une assez grande appréhension parmi les banques » avant la réunion de la Fed. Les nouvelles régulations pourraient handicaper les banques américaines dans la compétition internationale et réduire les crédits aux entreprises et aux particuliers. Un effet pervers ?