ACTION/COMEDIE Agents très spéciaux : Code UNCLE ♥♥


 
Agents très spéciaux : Code UNCLE propose au spectateur un sommet dans le genre », par essence limité, du film d’action. Il reprend les personnages d’un feuilleton américain des années 1960, assez oublié, fondé sur l’association improbable d’un agent de la CIA et d’un autre du KGB, coopérant contre des dangers communs, menaçant toute l’humanité (les fameux problèmes globaux qui requerraient une collaboration mondiale, sous l’égide de l’ONU, et dont l’archétype est le prétendu réchauffement global). L’association débute, ici, à Berlin-Est. Les deux agents, que tout oppose évidemment, doivent mener une mission commune en Italie, démanteler une organisation criminelle composée de nostalgiques de l’Axe, combinant financement d’un armateur milliardaire fasciste et de savant nationaux-socialistes, et ce au cœur des années 1960. Ces criminels auraient inventé une méthode de fabrication facile et à la chaîne de bombes atomiques, et se disposeraient à les vendre partout dans le monde. Des éléments féminins, plus que décoratifs, complètent harmonieusement le duo masculin des deux agents très spéciaux.
 

Agents très spéciaux : Code UNCLE

 
Les décors sont bien reconstitués, comme l’ambiance des années 1960. Guy Ritchie, réalisateur talentueux dans ce genre de films, est là de nouveau à son sommet. Sur près de deux heures, exploit improbable, il réussit à ne jamais ennuyer. Le montage est efficace. Les courses-poursuites, loi du genre, ô combien lassantes en général, réussissent pourtant à présenter quelques variations, par les véhicules originaux ou cascades rares, et s’étalent sur un temps limité, maîtrisé, avec une bonne insertion dans l’intrigue général. Le récit comprend de nombreux rebondissements, qui restent dans la logique des personnages et du film. L’humour quant à lui fonctionne parfaitement aussi, instillant un détachement utile, sans sombrer dans la lourde parodie. L’action reste filmée au premier degré, le détachement étant intégré aux caractères des personnages. Enfin, la naissance d’une amitié est toujours sympathique.
Tout cela reste évidemment peu crédible, sans guère de message évident hormis celui que nous avons signalé, mais remplit parfaitement, et c’est ce qu’on lui demande, le cahier des charges du film d’action. Il émane même d’Agents très spéciaux : Code UNCLE une forme de bonne humeur contagieuse.
 

Hector Jovien