POLICIER Hacker ♠

hacker-film
 
L’anglicisme Hacker renvoie au pirate informatique. Le titre de la version « française », si l’on ose dire, remplace le très idiomatique Blackhat de la version originale, qui joue sur les très nombreuses significations, parfois opposées, de l’expression anglaise « chapeau noir », qui vont de violeur à agent d’exécution de la loi. Le film réussit le très difficile : représenter au cinéma sans ennuyer les actions des pirates informatiques, en dépassant le pianotage sur des claviers. Le spectateur peut apprendre des choses sur les capacités des logiciels-espions, effrayantes et réelles.
 

Hacker : un scénario abracadabrant

 
Par contre l’action, abracadabrante du début à la fin, déçoit par sa bêtise. Une centrale nucléaire explose suite à acte terroriste bien insignifiant ; un bricoleur se fabrique un gilet pare-balles efficace à l’aide de cartons et de ruban adhésifs. Ces quelques aberrations en reflètent des dizaines d’autres. Les personnages courent en permanence, sur toutes les rives de l’Océan Pacifique. A la limite le spectateur ne s’ennuie pas, tout en déplorant l’absurdité du scénario. Qu’un personnage-clef, mercenaire arabe particulièrement cynique et antipathique, soit encore précisément un ancien phalangiste libanais agace aussi particulièrement. Hacker achève de se ridiculiser en respectant la convention hollywoodienne exigeant de représenter les personnages blancs comme des êtres douteux, butés, ou mauvais, ambigus au mieux, et les personnages de couleur comme individus très positifs, évidemment, le tout sur fond de bien utopique réconciliation américano-chinoise et de formation de couple mixte sino-américain pour appuyer le message.