Film d’horreur : Pyramide ♠


 
Pyramide essaie de renouveler un sous-genre en crise, l’horreur mobilisant l’Egypte antique et ses supposées malédictions multimillénaires. Cette crise est en partie causée par l’omniprésence des univers de la Porte des Etoiles/Stargate, qui combinent égyptologie et extraterrestres, et par La Momie (1999) et La Momie 2 (2001), des films à grands succès relativement récent qui ont déconstruit l’horreur en tirant nettement vers le fantastique et la parodie. Les uns comme les autres ont réussi à produire des images spectaculaires, difficiles à dépasser.
 
C’est donc une entreprise difficile que de vouloir proposer un film d’horreur fondé sur la descente d’explorateurs imprudents dans les profondeurs d’une pyramide enfouie dans les sables du désert. Certes l’exposition fonctionne à peu près. Elle rappelle l’actuel contexte politique troublé de l’Egypte. Découvrir une pyramide oubliée enfouie dans les sables des déserts entourant la Vallée du Nil, pourquoi pas ? Toutefois cette exposition ne reste pas toujours du meilleur goût, insistant, par exemple, sur les formes parfaites d’une étudiante égyptologue.
 

Pyramide : un film manqué

 
Assez vite cependant, l’action, trop lente et manquant de surprises, finit par ennuyer beaucoup plus qu’effrayer. La pauvreté des moyens – qui n’est pas une tare en soi – se ressent et devient vite insupportable. Les mouvements brusqués de caméras ne suffisent pas… Le grand-guignol tombe à plat. En une scène qui se veut forte, une femme finit empalée et dévorée par des chats – un excès discutable. Les personnages réagissent avec une stupidité trop convenue, se dispersant, courant à l’aveuglette dans le noir, s’attirant des mésaventures pour le moins prévisibles. Le monstre final, que l’on n’espérait plus, finit cependant par réveiller le spectateur assoupi, sans vraiment l’intéresser …
 
Le seul point positif de Pyramide, film manqué, consiste à offrir une révision des scènes centrales du Livre des Morts, en particulier la Pesée des Ames. Mais, c’est bien peu.
 

Hector Jovien