Intelligence artificielle ? Le fonctionnement d’internet ressemble à celui du cerveau, selon des chercheurs de l’USC

Intelligence artificielle ? Le fonctionnement d’internet ressemble à celui du cerveau, selon des chercheurs de l’USC
 
Des chercheurs de l’Université de Californie du Sud ont étudié le fonctionnement du cerveau du rat pour en déduire qu’il ressemble fortement, dans son organisation, à internet avec ses innombrables réseaux locaux connectés à des réseaux « régionaux » eux-mêmes connectés à la « colonne vertébrale » du système. Ils ont allés au-delà des connexions déjà connues entre lobes et plis du cerveau : chez le rat, ils ont étudié les connexions des neurones eux-mêmes et constaté qu’il existe des réseaux successifs organisés comme des poupées russes. Un « mini-Internet », note Larry Swanson, l’un des chercheurs, évoquant de manière voilée l’intelligence artificielle.
 

Sous l’autorité de l’Académie américaine des sciences et de l’USC

 
« Le cerveau fonctionne de manière similaire », selon l’équipe menée par Mihail Bota de l’USC Dornsife College, qui a publié son étude dans PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences). Il a ses réseaux et ses « hubs » plus fortement connectés qui assurent la circulation des données.
 
Chez les rats, deux réseaux locaux, dont l’un gouverne la vision et l’apprentissage, et l’autre les fonctions musculaires et organiques, forment la coquille interne du cortex cérébral. La coquille externe comporte un réseau qui gouverne l’odorat, et un deuxième qui coordonne et assure la compréhension des informations provenant des trois autres. Ainsi le flux d’information est-il « imprimé » dans le cerveau du rat à la manière d’un « programme » génétique, assurent les chercheurs qui ont travaillé sur les données résultant de 40 ans d’expériences. 16.000 rapports détaillant des connexions dans le cerveau du rat ont été intégrés dans une base de données gratuitement accessible pour tous.
 
L’utilisation du rat a été dictée à la fois par l’énorme quantité de données disponibles et par la possibilité d’avoir recours à des techniques invasives, impossibles à mettre en œuvre chez l’homme.
 

Du fonctionnement d’internet au cerveau. Et à l’âme ?

 
Les chercheurs espèrent trouver des correspondances dans la manière dont circule l’information dans le cerveau humain et dans le cerveau animal, afin de pouvoir vérifier des théories concernant l’homme sur des animaux : cette étude va permettre, disent-ils, de faire le lien entre les études sur le cerveau du rat et celles traitant du cerveau de l’homme et pourrait provoquer un bond inédit des neurosciences.
 
De là à comparer internet à un cerveau géant – quoique sans conscience et sans âme –, et à l’intelligence artificielle, il n’y a qu’un pas, dont on peut imaginer que d’aucuns n’hésiteront pas à le franchir.
 
Anne Dolhein