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Football : un grand spectacle politique


 

François Hollande a modifié son programme pour assister aux dernières minutes de la rencontre France-Ukraine qui a permis la qualification des Bleus pour le Mondial 2014. Le match, auquel assistaient quatre-vingt mille spectateurs, bénéficiait d’une couverture audiovisuelle sans précédent. Le foot est au cœur d’un culte politique.
Dès 21 heures trente, Blida, Alger, Barbès et Marseille Nord laissaient éclater leur joie, l’Algérie s’étant qualifiée contre le Burkina Faso. Une heure et demie plus tard, c’était au tour des supporters français d’envahir les rues. Il n’y a pas eu de heurts majeurs, certains afficionados portant double casquette. Le ministère de l’intérieur s’est félicité que la nuit se soit déroulée sans incidents majeurs bien qu’un peu partout en province et en banlieue des jeunes aient incendié des voitures, pris des bus d’assaut ou bloqué la circulation. A Paris, d’ailleurs, la RATP avait supprimé tous les bus et les tramways « en raison d’événements sur la voie publique défavorables ». A Marseille, des policiers et maîtres chiens ont été encerclés par une centaine d’individus et couverts de projectiles.
Ces peccadilles ne devaient en aucun cas troubler la liesse populaire, dans un esprit qui se référait à la victoire des black-blancs-beurs de 1998.
Ses conseillers anticipant une élimination, François Hollande ne devait pas être présent au stade de France : il a pris le train en marche, et tenté de trouver dans une victoire bleue péniblement acquise la métaphore de sa politique. Sa rhétorique est transparente : ils disent que ça ne va pas marcher, on tien bon, on est solidaire, on savoure la victoire. La récupération était trop grosse : l’intervieweuse de TF1 avait déjà tourné le dos que le président vantait encore les mérites de l’entraîneur. Le président avait omis deux différences : 1. Didier Deschamps assume ses décisions, et 2. Il n’y aura pas de miracle pour la courbe du chômage.