Le Garçon et la Bête est un très beau dessin animé japonais. Il propose plusieurs niveaux de lecture, dont un premier degré accessible immédiatement aux enfants. Indiquons toutefois que le film est trop long pour les plus jeunes (près de deux heures). Les adolescents et adultes retrouveront des récits mythologiques nippons traditionnels transposés. S’il existe un monde des humains, existeraient aussi des mondes parallèles, dont l’un serait peuplé d’animaux anthropomorphes. Le Garçon et la Bête illustre de façon amusante la mythologie nipponne traditionnelle mêlant shintoïsme et bouddhisme.
 

Le Garçon et la Bête frôle la perfection

 
Un garçon de neuf ans, dont les parents ont divorcé, vient de perdre sa mère dans un accident de voiture. Il doit rejoindre, et la chose lui est imposée, non son père, mais des membres collatéraux de sa famille maternelle, autoritaires et désagréables, pour lesquels il n’éprouve nulle affection. Aussi fugue-t-il. Il décide de suivre un ours jusque dans son monde parallèle. Cet ours s’improvise professeur de kendo, et se charge de sa longue formation. Mais quelques années plus tard, le jeune héros, athlète accompli, comprend qu’il doit se rendre au lycée, ou du moins en bibliothèque scolaire, dans le monde des humains. Sa soif d’apprendre réussit à toucher une lycéenne, qui l’encourage. Un sentiment naît, qui est traité avec une délicatesse remarquable.
 
Le monde des Bêtes possède le charme d’une ville nipponne du XIXème siècle, avec ses marchés, ses rues. La Tokyo actuelle est traitée aussi par moments sur un mode onirique très réussi. La morale est excellente. Les familles devraient rester unies. Il faut se conduire de manière honnête en toutes choses, sous peine de conséquences néfastes fort possibles. La réussite d’ensemble impressionne. Notre seul regret réside en la traduction parfois négligée d’un japonais certes familier en un français vulgaire. Hormis cela, Le Garçon et la Bête, dans son genre, frôle la perfection.
 

Hector Jovien