Garde à vue Sarkozy : l’Etat de droit contre les droits de l’Etat
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Garde à vue Sarkozy : l’Etat de droit contre les droits de l’Etat

La garde à vue de Sarkozy provoque un buzz mondial plus fort encore que les menottes de Strauss-Kahn. Au-delà des intrigues proprement françaises, le signe est fort : les juristes qui façonnent le nouvel Etat de droit entendent limiter les droits de l’Etat. C’est un épisode du combat entre idéologues et financiers pour le pouvoir planétaire.
 
Bygmalion, Buisson, Bettencourt, les écoutes, les sondages de l’Elysée : n’en jetez plus, toutes les cours de France et de Navarre sont pleines d’affaires Sarkozy. Pour préserver ses chances de survie politique, l’ancien président ne donne pas une image de lui et si vous tapez Sarkozy sur le site de l’AFP pour trouver un reportage dont il est la vedette, il faut remonter à l’inauguration d’un centre anti-alzheimer en mars dernier. Peut-être l’ancien chef de l’Etat avait-il une prémonition inconsciente de l’abaissement où ses adversaires allaient le mener, si l’on en croit les paroles sur la dignité due à tous, même aux déchus.
 

Garde à vue Sarkozy : union fraternelle au dessus des partis

La garde à vue Sarkozy satisfait beaucoup de monde au PS et à l’UMP, de François Hollande qui se console de ses sondages à Alain Juppé qui se rengorge des siens. Ce n’est pas une affaire seulement française : Juppé est proche du Bilderberg et Xavier Bertrand, l’un des plus féroces ennemis de l’ex-président dans son propre camp, est un franc-maçon notoire.
 
Les groupes et sociétés de pensée qui font évoluer le nouveau droit dans le monde entendent mettre au pas le pouvoir exécutif. Et ils se servent de la justice pour cela. La déclaration de François Hollande est très éclairante à ce sujet, il a défini la séparation des pouvoirs comme la non-intrusion de l’exécutif dans le judiciaire.
Mais il a omis la réciproque : le judiciaire ne devrait pas interférer sur l’exécutif ni le législatif. Or les tenants de l’Etat de droit ne cessent de tailler des croupières aux droits de l’Etat autour du monde ; c’est une tendance dominante. Le droit français sur les voiles est soumis aux arrêts de la CDEH, comme si celle-ci était un super Conseil constitutionnel.
 

La gouvernance mondiale liquide le droit des Etats

Ou bien l’on fait la chasse aux chefs et anciens chefs de l’Etat. On poursuit le Serbe Karadzic et l’Erythréen Afeworki pour crimes contre l’humanité et Sarkozy pour financement illicite ou abus de pouvoir.
Il s’agit d’une mise à mort symbolique. Les rois d’Albe tuaient leur prédécesseur dans un bois sacré pour prendre le pouvoir. François Hollande tente de tuer son successeur dans le maquis sacré d’une nouvelle procédure pour liquider ce qui reste de pouvoir souverain des nations au profit d’une gouvernance mondiale fonctionnant sur un ensemble de lois contraignantes.
 
Il est significatif que Noël Mamère, qui en tant que Vert se situe au cœur du nouveau droit en formation, ait parlé « d’avancée démocratique ». La justice dans tout cela n’est que l’instrument de forces mondiales qui entendent imposer un nouveau système de règles, dont l’euthanasie et le mariage gay sont quelques exemples. Mais l’affaire n’est pas jouée : Nicolas Sarkozy est le champion de forces financières qui ont détourné l’ordre des nations et le droit des Etats à leur profit et ne veulent pas être dépossédées par la manœuvre en cours.
Il peut encore retourner la situation à son profit, et aux leurs.