« Guérison » de la sclérose en plaques par cellules souches adultes

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Myéline (substance servant à isoler et à protéger les fibres nerveuses) attaquée par la sclérose en plaques.

 
Guéris ? Pas totalement : plusieurs patients britanniques souffrant de sclérose en plaques ont simplement vu les symptômes de leur maladie inversés, puis stoppés de manière permanente. Mais pour ces personnes qui ont retrouvé la capacité de marcher, de nager, de mener une vie normale, c’est comme une guérison. Ils ont été soignés par une nouvelle thérapie qui a recours aux cellules souches adultes, récupérées en l’occurrence dans leur sang. Tandis que la recherche sur les cellules souches embryonnaires, destructrices de tout petits êtres humains, peine toujours à arriver aux succès thérapeutiques, les cellules souches adultes continuent d’aligner les réussites. Sans l’inconvénient majeur des cellules embryonnaires qui comportent par nature un fort risque cancérogène.
 
Le traitement fortement innovant pour la sclérose en plaques réalisé au Royal Hallamshire Hospital de Sheffield, en Angleterre et à Kings College Hospital de Londres comporte une première phase de chimiothérapie à haute dose. Objectif : suspendre le fonctionnement du système immunitaire afin de pouvoir le « reconstruire » à partir des cellules souches prélevées sur le sang du patient lui-même. Cela permet d’éviter tout risque de rejet.
 

La sclérose en plaques inversée et stoppée par les cellules souches adultes

 
Holly Drewry, 25 ans, s’était retrouvée en fauteuil roulant après la naissance de sa fille Isla, aujourd’hui âgée de deux ans. Frappée par la sclérose en plaques, elle n’avait plus la force de prendre son bébé dans ses bras. « J’ai commencé à constater des modifications dès les premiers jours de la greffe de cellules souches. Je suis sortie de l’hôpital sur mes deux jambes. Je suis entrée dans ma maison en marchant, et j’ai pris Isla dans mes bras. J’étais un peu bouleversée… C’était un miracle. »
 
Son cas a été suivi et scientifiquement évalué : on a pu constater l’arrêt « spectaculaire » de l’évolution de la maladie, pour reprendre le mot du Telegraph, et si la surveillance s’impose l’espoir d’une stabilisation permanente est bien là.
 
Steven Storey, coureur de marathon et spécialiste du triathlon en était quant à lui au point où il ne pouvait plus bouger un seul muscle. Neuf jours après la greffe de cellules, il a pu bouger son gros orteil ; au bout de neuf mois, il a nagé sur un kilomètre et demi dans le Lake District ; il marche et il fait du vélo. Un an plus tard, les tests ne montrent aucune trace d’activité de la maladie.
 

« Guérison miraculeuse » grâce à une thérapie éthique

 
A l’heure actuelle le Royaume-Uni compte 100.000 patients souffrant de sclérose en plaques : jusqu’à présent, il n’y avait pour eux aucune solution thérapeutique. Aujourd’hui, l’espoir est là : le « reboot » du système immunitaire fonctionne grâce à la réintroduction des cellules souches qui commencent à reproduire de nouveaux globules rouges et blancs dans les quinze jours et permettent la relance complète du système en moins d’un mois.
 
Les résultats prometteurs à l’issue de trois mois de tests font l’objet d’un article dans le Journal of the American Medical Association. Le seul bémol, préviennent les chercheurs, est que les patients doivent se trouver en bonne condition physique. La BBC1 diffuse ce lundi soir, 18 janvier, un reportage sur le sujet dans l’émission Panorama.
 
C’est encore une pierre dans le jardin des partisans idéologiques de la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
 

Anne Dolhein