Avec Hillary Clinton, Google sera président des États-Unis

Hillary Clinton Président Google Etats Unis
 
Candidate démocrate désignée à l’élection présidentielle en novembre, Hillary Clinton bénéficie du soutien de Google. Selon Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, le géant informatique entretient des liens si étroits avec les Démocrates qu’il sera le vrai président des États-Unis en cas de victoire d’Hillary Clinton.
 
Cela fut long et dur, il a fallu attendre le super tuesday du 7 juin pour qu’Hillary Clinton soit enfin arithmétiquement sûre d’être désignée candidate démocrate pour l’élection qui décidera en novembre qui sera le prochain président de la république des États-Unis. Cette victoire difficile lui donne cependant des atouts dont manque Donald Trump, vainqueur par KO côté républicain : elle est soutenue sans états d’âme par son parti unanime, même par son concurrent Bernie Sanders, pleinement satisfait d’avoir orienté la campagne à gauche, par toutes les minorités, Latinos, Noirs, juifs, par les homosexuels, par la majorité de l’électorat féminin, par les grands médias de la côte Est, par le gros argent, par le show bizz, bref, par le système tout entier, attaché à un slogan, « Tout sauf Trump ». Dans cette cohorte apparemment hétéroclite mais puissante, figure la Silicon Valley, la haute technologie informatique, et singulièrement Google, selon Julian Assange, qui donne des preuves de ses accusations
 

Le président de Google derrière Hillary Clinton

 
S’exprimant par vidéo dans un forum moscovite dont le thème était « Une nouvelle ère pour le journalisme : au revoir à la dictature des courants majoritaires », il a affirmé que Google prenait une part active à la campagne d’Hillary Clinton : « Le président de Google, Eric Schmidt, a lancé une entreprise pour s’occuper de la partie numérique de la campagne d’Hillary Clinton ». Eric Schmidt est en effet le directeur exécutif d’Alphabet, la nouvelle société mère de Google, c’est un homme considéré comme très important aux États-Unis. Il pèse dix milliards de dollars selon le magazine Forbes, autant que Donald Trump. La société dont parle Assange, Groundwork, s’emploie officiellement à mener Hillary Clinton à la Maison blanche. Sa contribution la place en tête des entreprises qui ont participé à la campagne des primaires démocrates. Et son engagement a été dissuasif : avec un tel poids lourd au service d’Hillary Clinton, aucun candidat établi n’a osé se frotter à elle, ce qui a dégagé le terrain pour Bernie Sanders.
 
Ses liens avec le parti démocrate ne sont pas neufs. Son directeur exécutif, Salby, a été le responsable de la partie high tech de la campagne de Barack Obama en 2008. En dehors de Groundwork, de nombreux employés de haut niveau de Google travaillent avec et pour Hillary Clinton. L’affaire des mails privés de celle-ci, les 30.000 courriers électroniques émis de sa boîte personnelle lorsqu’elle était ministre des affaires étrangères des États-Unis (Secretary of State), a permis à Assange de relever leurs noms. Le plus significatif est celui de Jared Cohen. C’est un homme du premier cercle de Google, puisque c’est lui qui a inventé Google ideas, rebaptisé depuis Jigsaw. Jared et son équipe ont notamment travaillé avec Al Jezira pour Hillary Clinton lorsqu’elle a tenté de changer le régime syrien ; les courriels l’établissent.
 

Google déjà favori du président Obama

 
Pour Assange, c’est clair : « Nous devons comprendre que Google est (…) attaché par son personnel dirigeant à la campagne pour l’élection d’Hillary Clinton. Il est presque certain qu’une fois qu’Hillary Clinton sera président, ces gens chez Google, comme Jared Cohen, occuperont des positions clefs autour de la présidente Clinton. » Les employés pourront en tirer un bénéfice, mais surtout l’entreprise. Dans un récent papier, le site anglais Breitbart relevait qu’avec le président Obama Google était traité « un peu plus également que les autres ». Lors de la très longue et difficile élaboration des nouvelles règles de neutralité sur Internet par la FCC (Federal Communications Commission), les lobbyistes de Google n’ont pas été reçus moins de 230 fois, contre 34 pour leur plus proche concurrent. Et ils ont obtenu à la dernière minute un changement significatif qu’ils demandaient.
 
Dans son cri d’alarme, Julian Assange rappelle que Google, par l’intermédiaire du logiciel Androïd, a la main sur quatre-vingt pour cent du marché des smartphones. Et il s’inquiète de l’incidence de la puissance du moteur de recherche géant sur la formation de l’opinion, donc des intentions de vote, pour le choix du président du États-Unis. Il a raison. On a vu par de récents scandales qui ont touché Facebook et Twitter qu’il est facile pour ces grosses entreprises informatiques de faire disparaître des informations ou au contraire de les sur-référencer. Et ce qui est vrai de l’élection du président des États-Unis est vrai pour la communication de tout savoir qui se trouve l’objet d’un enjeu de pouvoir.
 

Le totalitarisme informatique n’épargne pas les États-Unis

 
Les révélations de Julian Assange sur les liens structurels entre d’une part l’équipe de campagne d’Hillary Clinton et le parti démocrate, de l’autre Google, prouvent l’extension inquiétante du pouvoir de celui-ci, un pouvoir qui est en train de devenir à une vitesse fulgurante plus important que celui du président des États-Unis. Car il ne faut pas s’y tromper : nous n’assistons qu’au début du phénomène. Sans faire de roman d’anticipation, la prochaine étape est déjà programmée, on a dépassé le stade de la recherche pour arriver presque à la production industrielle : ce seront les objets connectés. Grâce à eux, Google saura tout sur tout le monde à tout moment.
 
Si l’on prend les choses d’un peu plus haut, cette affaire Hillary Clinton-Google montre clairement d’autres réalités inquiétantes. D’abord, l’interconnexion, ou pour parler plus clairement la collusion, la collaboration, permanentes, entre les politiques, l’entreprise, les médias. D’où l’importance de plus en plus grande, dans les prises de décisions opérationnelles comme dans l’agitation des idées, des cercles, cénacles, sociétés de pensées, tels qu’en France le Siècle, ou à l’échelle internationale la Trilatérale, ou le groupe Bilderberg qui se réunit à Dresde. Ils font réfléchir, parler et travailler ensemble tous les corps de métier, si l’on peut s’exprimer ainsi, de l’élite mondiale coupée du peuple. Dans une sorte d’imitation simiesque du fascisme, qui prétendait lier en faisceau toutes les forces d’un peuple, ils lient en faisceau, par une sorte de brainstorming permanent, les forces du mondialisme.
 

La scarlatine Trump mieux que le cancer Hillary Clinton-Google ?

 
Autre considération inquiétante, voire désespérante, l’apparente irréversibilité de l’opération, l’impunité totale de ceux qui la mènent. Voilà tout de même des accusations graves, gravissimes, même, qui sont portées par une source digne de foi, et documentées : or, mis à part quelques sites spécialisés, cela ne fait aucun bruit dans la presse ! A comparer avec l’affaire dite des Panama Papers, qui a occupé les médias occidentaux pendant plus d’une semaine. Pourtant, la fraude fiscale est un phénomène moins neuf, et beaucoup moins important pour l’avenir, que la collusion d’Hillary Clinton avec Google, que la copulation contre nature entre ce qui se prétend encore une démocratie et le plus impressionnant instrument de flicage que le monde ait jamais imaginé, le tout sous le drapeau rassurant de la gauche progressiste. Nous assistons donc à une entrée en douceur dans le meilleur des régimes totalitaires possible, et plus personne ne prend même la peine de crier. Les médias sont évidemment complices, et cela donne la mesure de l’autonomie et de la puissance réelle du prétendu quatrième pouvoir. Cela donne surtout la mesure, et c’est beaucoup plus grave, de notre propre impuissance. Le contre-jeu des peuples est remarquablement faible, et l’on ne voit pas à vue humaine comment le renforcer dans un proche avenir.
 
Concrètement, j’ai dit ici même, je ne suis pas la seule, l’extrême méfiance que m’inspirent Donald Trump, ses liens pas même cachés avec la superclasse mondiale et le parti démocrate, son ambiguïté en matière de législation sur les mœurs : mais tout ce qui peut semer un peu de désordre chez l’adversaire doit être tenté. Les citoyens des États-Unis, au moment d’élire leur nouveau président, n’auront pas le choix entre la peste et le choléra, ils auront le choix entre un cancer généralisé et une très mauvaise grippe. Si j’étais américaine, je voterais tout sauf le ticket Hillary Clinton-Google.
 

Pauline Mille