François Hollande prétend-il commencer un bras de fer avec les syndicats ?

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Quelque 68.000 – plus de 220.000 selon la CGT – protestataires ont défilé mardi dans plusieurs grandes villes de France, à l’occasion d’une sixième journée de mobilisation contre le projet de loi travail. Des grèves ont également paralysé une partie du pays, notamment dans l’ouest. « Ça suffit ! », s’est écrié en réponse François Hollande, comme si le président de la République entendait commencer un bras de fer avec les syndicats.
 
Des manifestants, et des manifestants parfois violents. A Paris, par exemple, on a pu assister à de multiples dégradations, et à des jets de pavés. « Retrait de cette loi du pognon, c’est la loi des patrons », peut-être. Mais, d’une part, les patrons ont déclaré qu’ils n’étaient que peu favorables à cette nouvelle formulation du projet de loi. Et, d’autre part, les autorités entendront-elles mieux si les slogans sont scandés à coups de pavés ? Aussi la police a-t-elle interpellé une douzaine de personnes, en général pour port d’arme prohibée.
 

Le bras de fer avec les syndicats

 
Paris n’était pas seule concerné par les manifestations, ni par la violence. Dans d’autres villes comme Nantes et Marseille, des incidents ont éclaté. D’autres défilés ont également eu lieu à Rennes, Marseille, Toulouse, Lyon et Grenoble, plus calmes dans l’ensemble.
 
Et ça n’est pas fini, puisqu’une nouvelle journée d’action doit avoir lieu demain, toujours contre le projet de loi El Khomri.
 
Pour François Hollande, c’en est trop ! Les casseurs, « ça suffit et ça ne pourra pas rester sans réponse », a-t-il prévenu mercredi sur Europe 1. Le président de la République a assuré en outre qu’il ne « céderait pas » sur une réforme qui « a été discutée », « concertée » et « corrigée ».
 
Le président a « les oreilles bouchées », a regretté le patron de la CGT, Philippe Martinez. Et le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, demande au gouvernement d’« ouvrir les yeux »…
 
Car le coup de gueule du chef de l’Etat ne visait peut-être que les casseurs, mais la rigidité de l’attitude présidentielle l’a, en quelque sorte, fait s’étendre à l’ensemble des manifestants.
 

François Hollande plus candidat que président

 
Il faut dire que François Hollande a une excuse. Il ne pense pas tellement à sa popularité durant le quinquennat en cours, mais au cours du suivant. Il l’a quasiment dit au micro d’Europe 1 : « Il y a une alternative de droite qui existe, et si je ne suis pas…, si la gauche n’est pas reconduite, ce sera la droite qui l’emportera ou l’extrême droite. »
 
On comprend dès lors qu’il s’inquiète ! Et il ne suffira plus, peut-on espérer, d’agiter des épouvantails, pour que l’élection soit faite…
 

François le Luc