Le billet
Hollande flingué par le système : « François, casse-toi pauvre … ! »

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Les François se suivent et ne se ressemblent pas. Avec Mitterrand, c’était « Tonton, laisse pas béton », avec Hollande, « c’est casse-toi pauvre… » Même ses amis lui soufflent de retirer sa candidature, on n’est jamais aussi bien flingué que par les siens. Il a servi le système, il est grillé, il doit partir.
 
François Hollande est avant tout un séducteur, un Don Juan. Ce n’est pas Julie, Valérie et les autres qui me contrediront. Or ces caractères finissent toujours par se mettre dans une situation impossible – souvenez-vous du finale du premier acte de Don Giovanni, où les mille tromperies de celui-ci éclatent au grand jour et où il doit jouer des épaules pour échapper à ses dupes furieuses. Comme le dit l‘autre avec beaucoup de sagesse, on peut tromper mille personnes une fois, on peut tromper une personne mille fois, mais on ne peut pas tromper mille personnes mille fois.
 

L’homme François s’exhibe pire que le président Hollande

 
Est-ce un prétexte, est-ce une révélation, c’est en tout cas une occasion, les socialistes qui grognaient en silence ouvrent la bouche depuis la parution de Un président ne devrait pas dire ça. Ni le faire. Ni le laisser publier. François Hollande s’y livre sinon tout nu, du moins mal voilé d’une pâte verbeuse. Sous la courtine des dissertations satisfaites, chacun peut discerner ses ambitions intimes, ses arrières pensées, ses calculs sordides, sa mégalomanie minuscule. C’est horrible.
 
Depuis des mois, sa courbe de popularité descendue au plus bas ressemblait à un encéphalogramme plat, depuis toujours on le savait déplorable, mais là il n’y a plus rien à faire : une attaque terroriste sur l’Elysée ne sauverait plus sa candidature. Même s’il a bien mérité du système, il n’en doit pas moins se faire la malle d’ici mai.
 

Flingué par le système, François Hollande ne comprend pas

 
Un signe ne trompe pas, le délitement de l’entourage. Ce n’est plus simplement Marie-Noëlle Lienemann qui lui demande de ne pas confondre obstination et bêtise, ce sont ses valets d’armes et de chambre qui regimbent. Valls devient impossible, Cambadélis fait de l’esprit, demain Le Foll mordra. Cela rend François Hollande tout chose. Il n’était pas habitué. Il ne comprend pas. Au Conseil général de la Corrèze, un bon mot valait consensus, et depuis, l’encens du pouvoir fume sans désemparer. Mais d’un coup le sol cède sous ses pieds. Les médias qui l’ont fait le défont, comme le tricot d’une grand-mère malade qu’un chat infernal démaillerait. Le ravi de la crèche mondialiste en perd le sourire. Il y a du mou dans sa joue, du désarroi sous ses lunettes. L’homme d’Etat mondial de l’année ne veut pas prendre la porte. Il a fait, et bien fait, ce qu’on lui demandait de faire. Il se sent trahi, humilié. Il en a les larmes aux yeux. François Hollande et le peuple français, c’est l’histoire d’un assassin qui voudrait être aimé. Et qui demande un bis. Il ne saisit pas que le système est inexorable quand on ne lui est plus utile. Vae victis ! Cameron aussi se croyait malin, et il a dégagé vite fait.
 

Pauvre looser, il se retrouve à la casse

 
C’est comme ça. Les préfets de la révolution mondiale ne doivent pas seulement remplir avec diligence les missions que leur assignent leurs commanditaires, ils doivent encore, sinon plaire, du moins être supportés par les populations. Sinon ils sautent. Comme un fusible. Or en ce moment, avec la ruine et l’invasion de l’Europe, la colère monte comme un café turc, le job n’est pas facile. La profession de despote éclairé s’exerce en CDD courts. Désolé, François, mais il faut y aller. Faire contre mauvaise fortune bon cœur. Tu peux encore servir à quelque chose. Etre un bon bouc émissaire. Un paratonnerre pour le système contre le mépris et la haine des peuples. Prendre sur toi quolibets et crachats, pour libérer la voie à tes successeurs. Incarner le pire d’entre eux, de manière à faire paraître Hamon séduisant, Montebourg compétent, Macron efficace, Mélanchon responsable, Jadot tolérant. A cette condition, plus tard, quand tu te seras fait oublier, Goldman Sachs te trouvera un petit quelque chose, histoire de te mettre à l’abri des sans-dents.
 

Pauline Mille