Internet cédé à l’ONU ? Obama accusé de remettre l’ICANN à l’Union internationale des télécommunications

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Au 1er octobre prochain, l’administration des Etats-Unis mettra fin à son contrôle sur Internet. En annonçant vouloir céder la main sur l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet chargée d’administrer et de coordonner les ressources numériques d’Internet comme l’adressage IP et les noms de domaine, Barack Obama avait promis de ne laisser en aucun cas l’ONU, ni aucun organisme gouvernemental ou intergouvernemental, exercer son autorité sur cet organisme sensible. Pourtant on semble s’orienter vers l’idée de céder les responsabilités de l’ICANN à l’Union internationale des télécommunications (UTI), organisme dépendant de l’ONU.
 
L’ICANN, organisme de droit privé californien à but non lucratif, exerce de fait son pouvoir sur l’internet mondial. Son rôle a toujours été controversé, puisque, créée à l’initiative du département du Commerce des Etats-Unis, la société est sous le contrôle de l’administration américaine, ce qui lui permet d’exercer un monopole et d’échapper aux lois antitrust. On lui attribue notamment le blocage des sites WikiLeaks.
 

La presse américaine dénonce la décision d’Obama de céder le contrôle sur l’ICANN

 
Est-il normal que ce soient les Etats-Unis qui exercent ainsi le contrôle sur un système de communication mondiale où chaque pays aimerait jouer son rôle de manière souveraine ? La question est légitime.
 
Mais qui doit alors reprendre le contrôle ? Selon L. Gordon Crovitz du Wall Street Journal, quoi qu’il en soit des promesses de Obama, il ne pourrait s’agir que d’une institution internationale, le plus probablement l’Union internationale des Télécommunications, pour éviter un morcellement qui serait exigé par un contrôle privé des noms de domaine : cela ferait tomberait l’organisme sous le coup de l’interdiction du monopole.
 
« Sans le contrat américain, ICANN chercherait à se faire chapeauter par un autre groupe gouvernemental de manière à conserver son exemption à l’égard des lois antitrust. Des régimes autoritaires ont déjà proposé qu’ICANN fasse partie de l’ONU afin de rendre la censure globale du net plus aisée », écrit Crovitz, dénonçant la « naïveté ou l’arrogance » de l’administration Obama.
 

Les noms de domaine sur Internet bientôt gérés par l’ONU, à travers l’Union internationale des télécommunications ?

 
Le groupe « Americans for Limited Government », signale-t-il, a posé une question à l’administration au titre de la liberté d’information (Freedom of Information Act) pour savoir si la question des lois antitrust avait été prise en compte dans la décision de céder l’ICANN. Vendredi dernier, il a reçu sa réponse : rien dans les archives de l’administration ne concerne cette question.
 
Le journaliste du Wall Street Journal accuse au passage le gouvernement américain d’avoir cessé de surveiller effectivement cet organisme, lui permettant de profiter dans la pratique de sa situation de monopole en pratiquant des tarifs abusifs. Le mode de fonctionnement et de contrôle interne en font une organisation « non crédible » selon une évaluation indépendante et organisée au sein d’ICANN.
 
Mais, écrit Crovitz, « Il n’est qu’une chose qui soit pire qu’un monopole surveillé par le gouvernement des Etats-Unis, c’est un monopole surveillé par personne – ou par l’ONU qui censurerait le Net. » Cette ONU qui a des objectifs politiques – et mondialistes – précis, et une idéologie qu’elle ne cache pas !
 

Anne Dolhein