L’Iran pourrait dénoncer l’accord nucléaire de 2015 si les Etats-Unis continuent d’imposer des sanctions

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Le président iranien Hassan Rohani, le 15 août 2017 à Téhéran.

 
Le président iranien Hassan Rouhani a prévenu mardi que l’Iran pourrait se retirer de l’accord nucléaire de 2015 si les Etats-Unis continuent d’imposer de nouvelles sanctions. Dans un discours devant le parlement de Téhéran, le président Rouhani a également affirmé, citant les cas de Cuba et de l’Accord de Paris sur le climat, que sous la présidence de Donald Trump les Etats-Unis ne respectaient plus les accords internationaux.
 
A la fin du mois de juillet, après le lancement par l’Iran d’une fusée capable de mettre un satellite en orbite, le Département du Trésor américain a imposé des sanctions contre six entreprises iraniennes accusées d’être impliquées dans le programme iranien de développement de missiles balistiques. Pour Washington, la fusée lancée le 27 juillet était en effet un missile capable de transporter une ogive nucléaire, ce que nie catégoriquement Téhéran. Pourtant, les Iraniens se sont déjà vantés postérieurement à la signature de l’accord nucléaire d’avoir testé des missiles capables d’atteindre Israël.
 

L’accord nucléaire violé par l’Iran ?

 
L’accord nucléaire signé à Vienne en juillet 2015 par les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, ainsi que l’Union européenne et la République islamique d’Iran, stipulait un Plan d’action conjoint liant la levée des sanctions contre l’Iran aux restrictions acceptées par ce pays sur son programme nucléaire. Si le développement de missiles balistiques iraniens n’est pas expressément interdit par ce Plan, l’accord nucléaire avec Téhéran précise que l’Iran restera sujet aux restrictions de l’ONU visant son programme balistique pour huit années supplémentaires.
 

Ce qui se cache peut-être derrière les nouvelles sanctions adoptées par les États-Unis

 
C’est pourquoi Donald Trump a signé début août les nouvelles sanctions contre l’Iran votées par le Congrès américain. Il s’agit du paquet de sanctions visant non seulement l’Iran, mais aussi la Corée du Nord et la Russie. On peut toutefois se demander si la décision du président américain, applaudie par le lobby pro-israélien, ne s’inscrit pas dans la politique de soutien américain à l’Arabie Saoudite sunnite face à l’Iran chiite. Dans ce cas, les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran et l’éventuelle annulation consécutive de l’accord nucléaire signé par Obama, qui avait été critiqué en son temps par le camp républicain, serait un autre volet de la politique étrangère de Donald Trump déjà à l’œuvre au Yémen.
 

Olivier Bault