Jean-Marc Ayrault critique la réforme des collèges

Jean-Marc Ayrault critique réforme collèges
 
Najat Vallaud-Belkacem veut faire passer en force sa réforme des collèges, malgré les critiques quelles qu’elles soient. Mais celles-ci se multiplient. Aujourd’hui, c’est l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault qui monte au créneau…
 
Dans une lettre au ministre de l’Education nationale, Jean-Marc Ayrault fait notamment part de son « inquiétude quant aux conséquences » sur l’enseignement de la langue allemande. L’ancien premier ministre, qui fut aussi professeur d’allemand, se sent particulièrement concerné par la volonté de celle qui fut sa collaboratrice de faire disparaître les classes bilangues, sous le fallacieux prétexte que ces classes nourrissent l’élitisme et creusent les inégalités au collège.
 
L’égalité des cancres, c’est sûr, est plus facile à obtenir. Ce qui permettrait de donner, dans les années à venir, des hommes (et des femmes, n’oublions pas !) politiques qui n’auraient rien à envier à certains de ceux que nous subissons.
 

La critique de Jean-Marc Ayrault

 
La promotion de l’apprentissage de l’allemand est « au cœur de la coopération franco-allemande », poursuit cependant Jean-Marc Ayrault. « Le renforcement des liens avec l’Allemagne, que nous cherchons aujourd’hui, passe par une meilleure connaissance de son histoire, de sa culture et de sa langue », précise l’ancien locataire de Matignon.
 
Apparemment piquée au vif, Najat Vallaud-Belkacem a assuré que, bien au contraire, elle menait une « politique volontariste en faveur du développement de l’apprentissage de l’allemand ». Elle mise sur 500.000 collégiens « au bas mot » qui apprendront l’allemand à la rentrée 2016, contre 485.000 aujourd’hui.
 
Ce qui n’est d’ailleurs pas répondre à la question…
 

Une réforme des collèges qui pose quelques problèmes

 
« L’argument de l’élitisme autour des classes bilangues est faux et injuste », dénonce le député socialiste Pierre-Yves Le Borgn’, président du groupe d’amitié France-Allemagne, qui craint qu’on provoque ainsi la disparition des échanges scolaires. « Ces classes bilangues existent dans de petits collèges ruraux et dans les zones d’éducation prioritaire, pas seulement dans les beaux lycées. C’est au contraire un dispositif de lutte contre les inégalités », conclut-il.
 
Dans un communiqué, les 59 députés membres de ce groupe observent : « Il en va du projet citoyen commun issu du Traité de l’Elysée en 1963. Ainsi que de l’accès à l’emploi pour notre jeunesse, sachant que l’Allemagne est plus que jamais notre premier partenaire commercial. »
 
Une considération économique qu’en ces temps délicats pour l’emploi le gouvernement socialiste ferait bien de ne pas négliger…
 
François le Luc