Juncker limite la démocratie

Juncker limite democratie
 
Tout le monde se presse à Athènes, afin de prendre le pouls d’Alexis Tsipras : Martin Schulz, le président du Parlement européen, y était jeudi ; Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe ce vendredi. Histoire de déterminer si le nouvel homme fort de la Grèce se dope au « Grexit ». Le patron de la Commission européenne n’a pas risqué le voyage. Il préfère marquer les limites de la démocratie !
 
Tout le monde est apparemment d’accord pour ne pas aborder de façon trop frontale la question de la dette. Car, si l’on redoute, à Bruxelles, l’idée d’une sortie d’Athènes de la zone euro, on n’entend pas, pour autant, parler d’effacement de la dette grecque (320 milliards d’euros, 175% du PIB). D’ailleurs, si l’on en croit l’Allemand Schulz, « les Grecs n’ont pas l’intention de prendre des décisions unilatérales sur leur dette ».
 

Juncker s’affiche en patron

 
Ça tombe plutôt bien, puisque Jean-Claude Juncker affirmait clairement jeudi, dans les colonnes du Figaro : « Il n’est pas question de supprimer la dette. » Et tout le monde suit le point de vue dicté par la Commission européenne. Ainsi, pour la France, Michel Sapin affirme-t-il qu’une annulation de la dette grecque constituerait une « aberration ».
 
Mais le président de la Commission fait bien plus que de mener le jeu ; il clôt la question démocratique, en en fixant les limites aux contours de l’idéologie européiste : « Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »
 

Les limites de la démocratie

 
Le propos a au moins le mérite de la clarté ! La démocratie, ce n’est plus le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est celui de la Commission européenne de les mener à la baguette !
 
La preuve en est que Jean-Claude Juncker n’a pas décidé, pour sa part, de faire le voyage d’Athènes. Il a, au contraire, invité le nouveau premier ministre grec, à se rendre à Bruxelles. Histoire de lui faire comprendre qui est le patron.
Reste à savoir si Alexis Tsipras obtempérera, et comment il expliquera alors à ses compatriotes que, en définitive, et malgré ses belles envolées lyriques, tout continuera comme avant…