A Knightstown, Indiana, on a démantelé une croix couronnant le sapin de Noël municipal. C’était sans compter avec les habitants

Knightstown Indiana croix sapin Noël
 
Lorsque Joseph Tompkins, libre-penseur s’est acoquiné avec l’ACLU (American Civil Liberties Union) pour faire démanteler la croix couronnant le sapin Noël municipal de Knightstown dans l’Indiana, il ne se doutait pas que le remède serait, en ce qui le concerne, pire que le mal. Le conseil municipal s’est bien plié à son injonction. Mais les habitants de la ville ont riposté à leur manière, histoire de faire savoir au monde entier qu’ils n’entendait pas laisser ôter le « Christ » de Christmas.
 
Tout a commencé lorsque le très laïciste Tompkins, habitant de la ville, s’est senti agressé par une croix éclairée dressée sur le sapin monumental qui est le clou des décorations de Noël public installées il y a quelques semaines à Knightstown. Il a donc fait un procès, assisté de l’association ACLU qui a fait valoir que tous les jours, son adhérent « était obligé d’entrer en contact direct et non voulu » avec cette croix agressant son regard chaque fois qu’il traversait la ville.
 
Cela lui causait des « dommages irréparables », qu’il allait falloir à la fois empêcher par l’enlèvement de la croix et compenser par des indemnités judiciairement fixées. Comme le disaient ces poursuites : la croix est un « symbole prééminent du christianisme, représentant l’instrument de la crucifixion de Jésus ». En tant que telle, se lamente le plaignant, il s’agit d’un symbole religieux qui n’a pas sa place sur le domaine public de la municipalité.
 
Sur place, l’homme n’a pas beaucoup impressionné. Sous d’autres latitudes, on l’eût traité de fada… Des journalistes, dépêchés sur place, n’ont pas trouvé un seul habitant pour approuver la procédure engagée par Tompkins ; un sien parent, Mark Tompkins, alla même jusqu’à interroger : « Il y a une église à chaque coin ici. Une église à chaque coin. Ça l’offense, toutes ces croix ? »
 
Pour autant la municipalité a préféré capituler devant les poursuites ubuesques, affirmant ne pas pouvoir supporter le coût d’une affaire judiciaire si celle-ci devait être perdue. « C’est avec regret et tristesse que le conseil municipal de Knightstown a fait enlever la croix de l’arbre de Noël sur la place centrale et qu’il s’attend à approuver une résolution lors de la prochaine réunion du conseil affirmant que la croix ne sera pas replacée sur le sapin », pouvait-on lire dans un communiqué.
 
Bien des habitants se sont massés autour du sapin pour essayer d’empêcher l’enlèvement de cette croix à laquelle ils se disent « tous » attachés, tentant d’entraver la progression de l’engin élévateur amené pour arracher le symbole chrétien – ils ont été délogés par la police.
 
C’est alors que les habitants ont décidé d’organiser la riposte. Ils se sont concertés pour couvrir la ville de croix. Certains habitants se sont mis à la fabrication de croix de bois, d’autres se sont chargés de leur distribution gratuite. Ces croix, on les trouve aujourd’hui dans les jardins, sur les portes, dans les fenêtres. Beaucoup d’entre elles ont été ingénieusement recouvertes de guirlandes électriques pour qu’elles puissent briller, bien visibles, dans la nuit. Installées sur des espaces privés, elle relèvent de la liberté d’expression de chacun.
 
Pour Joseph Tompkins, on peut supposer que la traversée de la ville est devenue un cauchemar.
 
Comme quoi les enfants de lumière peuvent être plus rusés et surtout plus tenaces que ceux des ténèbres…
 

Anne Dolhein