ACTION/FANTASTIQUE
Kong : Skull Island •


 
Kong : Skull Island, soit Kong, l’Ile du Crâne, propose une variation sur le mythe cinématographique de King Kong. King Kong est apparu pour la première fois en 1933. Ce gorille gigantesque est alors capturé sur une île inconnue de l’Océan Indien, et transféré, on se sait trop comment, à New-York. A New-York, il s’évade, ravage en partie à la ville, avant de finir abattu au sommet du plus haut gratte-ciel de la ville. Le film original a été à la pointe des effets spéciaux de l’époque. La marionnette du singe avait réussi à rendre des émotions. La grosse dizaine, au moins, de variations postérieures, aux Etats-Unis ou au Japon, sur le sujet, n’a pas eu, pour le moins, le même intérêt. Ici, le film a délibérément évité de recopier de près le scénario de l’original, comme dans la version récente de 2005. L’action est située non au début des années 1930, mais au début des années 1970, en 1973 précisément, l’année de l’achèvement du retrait de l’armée américaine du Vietnam.
 
Un bataillon d’hélicoptères de combat américain reçoit donc une mission inattendue, sur la voie de son retour à travers le Pacifique vers les Etats-Unis : participer à l’exploration de la mystérieuse Ile du Crâne. Elle serait à situer à l’est des Philippines. L’intérêt de l’île serait avant tout géologique, puis il conviendrait d’assurer un inventaire rapide de la faune. Les naturalistes de l’expédition ne seront pas déçus par l’ampleur des découvertes. Il y a eu un véritable effort dans Kong : Skull Island pour reconstituer une forme d’écosystème complet et cohérent. L’exercice, avec pour postulat la présence de gorilles géants, et de lézards colossaux, curieusement blancs et bipèdes – se déplaçant en rampant et sautant -, n’était pas évident. Les scénaristes auraient pu s’arrêter là, et épargner au spectateur quelques théories fumeuses, comme la Terre creuse…Parfois, il ne faut pas trop en faire surtout pour, à l’évidence, un film de pure distraction.
 

Kong : Skull Island, à réserver à un public spécialisé

 
De plus, élément plus grave, le film donne plus d’une fois l’impression de ne pas choisir son ton, oscillant entre le premier degré et la parodie. Les traits d’humour ne sont du reste absolument pas drôles. Kong : Skull Island souffre aussi d’un antimilitarisme aussi convenu que grossier. Certains mauvais officiers peuvent probablement être des imbéciles obtus, et ultra-autoritaires, mais le colonel présent dans le film est tellement caricatural qu’il en est surtout ridicule, alors qu’il devrait être effrayant.
 
Enfin, les amateurs, et il y en a, de films d’action avec de gros monstres, un sous-genre spécialisé, devraient être quand même à peu près satisfaits. Les recettes sont respectées. Les indigènes sont là aussi, comme le couple héroïque qui se forme, et qui s’avère fort sympathique au spectateur bien disposé. Du fait de ses nombreux défauts cumulés, Kong : Skull Island est à réserver pour ce public d’amateurs très spécialisés.
 

Hector JOVIEN

 
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