La France annule une dette du Mali

La France annule une dette du Mali
 
Le ministre français des Finances Michel Sapin a informé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta de l’annulation de 43 milliards de francs CFA, soit 65 millions d’euros, de la dette du Mali. La France fait donc un geste envers un pays qui a beaucoup à souffrir, actuellement, du terrorisme.
 
Paris détenait cette créance auprès de Bamako depuis 1984, créance constituée d’une dette monétaire d’un montant initial de 229 millions d’euros, faisant suite à la réintégration du pays dans l’Union économique et monétaire ouest africaine.
 
Présent à Bamako pour une réunion des ministres de la zone franc, Michel Sapin a été reçu jeudi soir par le président malien, auquel il a annoncé cette annulation de dette. « La meilleur façon de simplifier, c’est d’annuler », a déclaré le ministre à son hôte.
 

La France soutient le Mali

« La France apporte son soutien au Mali pour lui permettre de lutter contre le terrorisme, de lui permettre d’affirmer son intégrité territoriale dans le dialogue. On le fait pour l’aider à satisfaire les impératifs de développement », a expliqué le ministre français lors d’une conférence de presse qui se tenait vendredi après-midi.
 
« Le terrorisme, quelle qu’en soit la nature, a besoin de financement. Si on veut éradiquer la terreur, il faut lutter contre son financement par des mécanismes appropriés », a-t-il précisé.
 
Son homologue malien Mamadou Igor Diarra a salué le « geste de générosité » de Paris, précisant que son pays y voyait un encouragement dans une période où « de nombreux défis sont à relever, notamment dans le domaine sécuritaire ». « Nous avons décidé de couper le chemin du financement du terrorisme, a-t-il ajouté. Tous nos efforts sont sapés par des gens qui ont des idéologies d’autres siècles. »
 

Michel Sapin annule une dette

 
Le ministre malien n’a pas explicité en quoi le terrorisme – qu’il nomme les « forces de l’intolérance » – ne s’expliquerait pas plus au XXIe siècle que dans les siècles passés, ni en quoi les idéologies pointées du doigt auraient disparu.
 
Quoi qu’il en soit, Michel Sapin n’a pas expliqué comment la France, en l’état de crise actuelle, pouvait se permettre une telle générosité. Sinon par une remarque assez sibylline : « C’est ici un soutien, et c’est en France une dépense. Dans un contexte budgétaire que chacun connaît en France, je suis chargé de serrer les cordons de la bourse. Mais il nous est apparu indispensable d’apporter un soutien supplémentaire au Mali. »
 
C’est loin d’être une explication. A moins de sous-entendre que, de toute façon, on ne supposait pas que cette dette puisse être remboursée un jour…
 
François le Luc