Najim Laachraoui, artificier à Paris, kamikaze à Bruxelles, geôlier en Syrie : terroriste toujours de l’Etat islamique

Laachraoui geôlier Syrie Etat islamique artificier Paris kamikaze Bruxelles terroriste
Najim Laachraoui est l’un des deux kamikazes qui s’est fait exploser à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem.

 
Najim Laachraoui, l’artificier présumé des attentats de Paris et de Bruxelles, où il a trouvé la mort en jouant les kamikazes, a également été « formellement » identifié comme l’un des geôliers des quatre journalistes français qui ont été détenus en Syrie en 2013 et 2014, a déclaré vendredi l’avocat de deux de ces anciens otages français.
 
Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres avaient été enlevés en juin 2013 et libérés dix mois plus tard, en avril 2014, dans des circonstances qui n’ont pas été précisées jusqu’ici.
 

Najim Laachraoui, artificier à Paris, kamikaze à Bruxelles, geôlier en Syrie…

 
Selon Me Marie-Laure Ingouf, « Najim Laachraoui, qui se faisait appeler Abou Idriss, a été identifié comme l’un des geôliers des journalistes ». Les anciens otages avaient déjà identifié Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie au musée juif de Bruxelles en mai 2014, comme l’un de leurs geôliers.
 
Dans leurs souvenirs, Laachraoui était « moins brutal » que Nemmouche, décrit, lui, comme extrêmement violent. Selon le Daily Mail, Najim Laachraoui a également été le gardien de l’otage américain James Foley, exécuté en août 2014, et aurait donc côtoyé le bourreau de ce journaliste, surnommé « Jihadi John » par la presse britannique.
 
Son parcours fait également de Najim Laachraoui, réputé – comme tant d’autres – « bon élève » en électromécanique, « sans problème disciplinaire », un compagnon de Salah Abdeslam et sans doute d’un autre djihadiste, lui aussi geôlier des otages français, connu sous le nom de Salim Benghalem, un proche des frères Kouachi.
 

Le groupe assez restreint des terroristes de l’Etat islamique

 
Le parcours de ce djihadiste « belge » de 24 ans s’est donc terminé lors de l’attentat commis le 22 mars dernier à l’aéroport de Zaventem-Bruxelles. En le reconstituant petit à petit, les enquêteurs belges et français semblent devoir aboutir notamment à deux considérations. La première est qu’il semble n’y avoir, dans toutes ces affaires se produisant dans les pays d’Europe de l’Ouest qu’un nombre relativement restreint de terroristes djihadistes, que l’on semble retrouver un peu partout, notamment en France et en Belgique – et jusqu’en Syrie.
 
La seconde est que leurs chemins se croisent ici et là, et parfois se confondent. Ce qui fait que chaque enquête semble devoir être relancée par l’enquête suivante, obligeant parfois les enquêteurs à revoir certaines des conclusions auxquelles ils étaient arrivés.
 
C’est évidemment, en l’occurrence, le cas en France ; mais c’est aussi, dès lors, le cas en Belgique – et vraisemblablement dans d’autres pays.
 
Il en résulte que, à chaque fois qu’un fil nouveau est tiré, il semble que les enquêteurs français voient s’éloigner la perspective de voir arriver en France, et donc à leur disposition pour leur permettre de poursuivre leurs enquêtes, les terroristes djihadistes actuellement incarcérés en Belgique. A commencer, sans doute, par Salah Abdeslam.
 

François le Luc