Le JT du 10 février 2014
RITV Vidéo


Au sommaire :

  • Bruxelles condamne la votation suisse
  • Tokyo garde la flamme nucléaire
  • Hollande, Obama : retour aux sources
  • Copé, habile politicien
Bruxelles condamne la votation suisse

A une courte majorité, les Suisses ont voté oui, la Confédération pourra poser des limites à l’immigration. Les autorités politiques et morales étaient pourtant contre, et Bruxelles condamne la votation suisse. Il est interdit au peuple de décider seul. Laurent Fabius menace les Helvètes de représailles.

Le ton est feutré, la voix calme et grave, mais la menace diplomatique est claire : la Suisse dépend pour sa prospérité de l’Union européenne, et si son gouvernement, cédant par trop à la volonté populaire, se montrait trop intransigeant dans les négociations qui vont s’ouvrir, les mesures de rétorsion ne traîneraient pas. Le mot guillotine n’a pas été choisi par hasard. Le ministre français des affaires étrangères a repris la rhétorique de l’ensemble de ses collègues politiciens de l’Europe de Bruxelles et des gros médias, il s’inquiète d’un repli sur soi, d’un barrage dressé en quelque sorte devant le sacro-saint droit de circulation des personnes et des biens.

Des citoyens décident de leur destin

On ne l’avait pourtant pas entendu lorsqu’il y a un mois David Cameron avait parlé de limiter l’entrée des Bulgares et des Roumains en Grande Bretagne. Mais, comme il l’a lui-même souligné, la Suisse est un petit pays, qu’il lui semble plus facile de mettre au pas. Et surtout, ce qui provoque le trépignement quasi-hystérique de la classe politique européenne, c’est qu’un vote démocratique régulier, malgré l’ampleur des moyens déployés contre, ait sanctionné la politique menée par elle depuis des décennies. Bruxelles condamne absolument. C’est un peu comme le non de la France à la constitution européenne, en pire : dans ce derniers cas, il a été possible de contourner l’obstacle populaire par le Parlement, là, ce n’est plus possible. La votation suisse signifie que les citoyens veulent décider par eux-mêmes de leur destin : que fait donc la police ?
 
 

Tokyo garde la flamme nucléaire

Afin de préparer les Jeux Olympiques, Tokyo vient d’élire un gouverneur partisan de l’énergie atomique. Un signe qui en dit long sur la volonté du Japon de garder son indépendance et de ranimer la flamme nucléaire qui en est le gage.

Deux modèles de développement sont possibles : ou bien le retour au bon sauvage par la décroissance, telle qu’on a pu en voir un exemple récent dans un joli reportage sur les Ammatoa, ces habitants d’un village des Célèbes qui vivent comme leurs ancêtres, pieds nus et sans électricité, et que certains surnomment pour cela les Amish indonésiens. Ou bien développer la recherche sur les sources d’énergie, qui sont théoriquement inépuisables.

Maîtrise nationale de l’énergie

On voit que le Japon, dédaignant les criailleries malthusiennes de l’écologisme, choisit la deuxième voie, celle de la raison. C’est d’autant plus méritoire de sa part qu’il a éprouvé dans sa population les terribles effets de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki. Et qu’il a essuyé à Fukushima les désagréments d’une centrale conçue avec une marge de sécurité insuffisante sur une ligne de faille. Cela signifie que ses dirigeants ne cèdent pas aux grandes peurs globales et à la manœuvre politique mondiale qui les agite. Et qu’ils entendent conserver leur indépendance, et ce qui lui est nécessaire, la maîtrise de l’énergie. La flamme nucléaire relancée à Tokyo est le symbole du sentiment national nippon.