Le JT du 30 décembre 2013
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  • Avortement : le lobby pro-mort trépigne dans les rues parisiennes
  • Vatican –USA : la valse hésitation
  • Hollande main dans la main avec l’Arabie Saoudite
  • Des chinois fêtent les 120 ans de Mao
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    Avortement : le lobby pro-mort trépigne dans les rues parisiennes

     
    Malgré les appels du PS, du NPA et des Verts, ils n’étaient qu’une petite centaine à manifester devant l’ambassade d’Espagne contre le projet de Mariano Rajoy limitant l’avortement. Pour le ministre espagnol de la justice, ce sera « la première loi qui reflète l’opinion majoritaire des citoyens européens. » Face à cela, le lobby pro-mort actionne ses militants.
     
    Les éléments de langage étaient bien rodés, « douleur » des féministes, « droit » à l’avortement, « retour en arrière » interdit par le sens de l’histoire. Le projet espagnol, le rejet du rapport Estrela et le referendum sur le mariage gay en Croatie inquiètent les agitateurs de la nouvelle morale. Surtout que le rejet est mondial. Cette année, 87 centres d’avortement chirurgical ont fermé, soit 12 % de l’ensemble. 52 % des Américains estiment que l’avortement devrait être interdit sauf viol ou mise en danger de la santé de la mère.
     
    Le lobby pro-mort est prêt à tout pour s’imposer. Martine Hatchuel, qui préside une association pro-avortement, appelle carrément « les gouvernements et le parlement européen » à faire pression sur Madrid.
     

    Philippe Gildas s’invente un François à sa mesure

     
    Les médias les appuient. Philippe Gildas n’hésite pas à inventer que le pape François serait « pour le droit à l’avortement ». Et Florian Philippot affirme qu’il n’y a « aucune restriction du droit à l’avortement dans le projet du Front National ». En outre, les associations spécialisées s’entendent avec les socialistes au pouvoir pour faire avancer le droit français dans un sens toujours plus « libéral », c’est-à-dire plus mortel. Ainsi Prochoix vient-il de proposer au législateur d’étendre le délit d’entrave à l’IVG. Arguant que les manifestations pacifiques visant à faire prendre conscience de la boucherie criminelle que constitue un avortement sont des « violences morales faites aux femmes qui souhaitent avorter », la proposition de Prochoix vise à les interdire. Et en prime d’imposer aux directeurs des cliniques devant lesquelles se tiendraient des manifestations anti-avortement de dénoncer le fait aux pouvoirs publics afin qu’ils puissent tout de suite entamer des poursuites ! La proposition suit le processus parlementaire ordinaire et devrait être mise aux voix. L’ubiquité du lobby pro-mort s’applique à étouffer la conscience populaire.
     

    Vatican–USA : la valse hésitation

     
    Le pape François vient d’être élu « homme de l’année » par le magazine Time ; il bénéficie d’une image exceptionnelle chez les non croyants, et il vient de former à l’occasion de Noël des vœux pour la paix très suivis. Au même moment, Washington ferme son ambassade près le Saint Siège. Vatican-USA, les relations sont complexes.
    Aussi généraux soient-ils, les vœux du Saint Père, sur la Syrie par exemple, a pu agacer le gouvernement d’Obama : on se souvient que François a reçu Wladimir Poutine en novembre au moment où les divergences entre les faucons occidentaux et la ligne visant à préserver au mieux – ou au moins mal – la paix étaient les plus aiguës. En dehors de la question diplomatique, Obama est en pointe, dans son pays, sur le « droit » à l’avortement et au mariage pour tous, sur la théorie du genre et les mères porteuses pour paires homo, en opposition frontale avec la doctrine romaine.
     

    Une gifle aux 78 millions de catholiques US

     
    C’est sans doute ce qui l’a conduit à fermer l’ambassade des Etats-Unis près le Saint Siège pour en rapatrier les services dans les locaux de l’ambassade US à Rome. Une simple mesure d’économie et de sécurité, comme on veut le faire croire au département d’Etat ? Hypocrisie, clament deux anciens ambassadeurs américains au Vatican, Francis Rooney et James Nicholson. Il s’agit d’un geste d’hostilité envers Rome et d’une « gifle aux 78 millions de catholiques américains ».
     
    Le paradoxe est que cette décision est prise à un moment où le siège de Pierre se trouve occupé par un homme qui pourrait être moins hostile à Obama. Sur la question de l’homosexualité, des divorcés remariés, etc. on le dit prêt à des compromis. Et sur l’Islam, cher au cœur d’un Barack Obama qui entretient des liens privilégiés avec le premier ministre turc islamiste Erdogan et le souverain wahabite d’Arabie saoudite, la doctrine du nouveau pape est différente de celle que professait Benoît XVI dans sa leçon de Ratisbonne. Il vient en effet d’affirmer dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium que : « le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence. » Ce qui peut lancer une controverse théologique mais constitue d’abord un geste politique. En somme les relations Vatican-USA se tendent au moment même où un pape plus conforme aux vœux de Washington dirige la barque de Pierre.