Le JT du 31 décembre 2013
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  • Saint-Sylvestre : danger ordinaire
  • Des militants du réchauffement global pris dans les glaces
  • Qatar : devenir bon par le sport

Saint-Sylvestre : danger ordinaire

Comme l’an dernier il y aura 53.000 policiers et gendarmes dans les rues pour assurer l’ordre pour la nuit du Nouvel An, sans compter 36.000 pompiers. Manuel Vals dressera ensuite le bilan des violences, avec le même naturel que s’il s’agissait de parler du froid en hiver. Saint-Sylvestre : danger ordinaire.

Si les accidents de la route sont en régression constante sur plusieurs années, les agressions contre les personnes et les biens continuent à progresser. La courbe de la criminalité ne s’inverse pas plus docilement que celle du chômage. Les incendies de voitures en particulier sont devenus « une tradition vivace », pour parler comme notre confrère le Figaro. Aussi vivace que les vœux du président, l’arbre ou le marché de Noël. Environ 1.000 voitures sont brûlées à chaque jour de l’an (1.197 exactement le premier janvier 2013), sur les 40.000 annuelles. Encore ces données officielles devraient-elles être multipliées par 1,5 ou 2 suivant plusieurs sources policières.

Des territoires bien connus

Les « territoires » désignés par le ministre où la tradition est la plus vivace sont Paris, la Seine-Saint-Denis, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, puis les alentours de Paris, Lyon, Marseille et Lille. Moins de 8 % des sinistres sont signalés en revanche en zone gendarmerie, qui couvre 90 % du territoire français. La tradition des voitures brûlées ne s’est pas encore implantée dans la France rurale profonde.
Le ministre de l’intérieur, installé dans son rôle de météorologue de la délinquance, a dû enregistrer en plus, à la veille du Nouvel An, un nouveau règlement de comptes à Marseille où deux malfrats ont été abattus à la kalachnikov. Malgré les effets d’annonce et les milliards promis pour rendre la ville plus sûre. Saint-Sylvestre : danger ordinaire. C’est la réalité d’aujourd’hui, la conséquences de décennies de laxisme.
 
 

Théâtre mondial : le Qatar joue la carte du sport

Déjà propriétaire du PSG, organisateur du Mondial de foot en 2022, le Qatar investit à domicile dans un centre de soin et d’entraînement pour athlètes de haut niveau. Dans le théâtre mondial de la communication et de la politique, cette principauté controversée veut se faire reconnaître par le sport.

Des installations dernier cri, du personnel haut de gamme, la clinique Aspetar se présente comme le paradis des grands sportifs soucieux de revenir à leur plus haut niveau. Cette culture sportive paraît un peu hors sol dans un émirat qui n’était avant la découverte du pétrole qu’un morceau de désert. Mais des dirigeants avisés se sont demandé quoi faire de leurs pétrodollars pour que leur pays puisse vivre une fois que la manne noire sera épuisée. La mondialisation impose à tous on le sait une féroce spécialisation géographique, la France étant par exemple en passe de devenir un musée pendant que l’Inde, le Brésil et la Chine seront bientôt les principales zones de production industrielle. Dans ce cadre, le Qatar a choisi le sport, qui lui permet aussi de redorer son image.

Pollueur, capitaliste, mais sportif

En effet, l’émirat souffre, à cause de son développement récent, d’une image assez négative. Ses investissements (à Paris notamment, il a failli phagocyter l’ancien ministère de la Marine, place de la Concorde) le font accuser d’acheter la France par petits morceaux. Et le Fonds Qatari pour les banlieues l’a même fait soupçonner de vouloir s’ingérer dans la politique intérieure française et de manipuler certains immigrés. Dans un autre ordre d’idées, les organisations non gouvernementales vertes relèvent que cette petite principauté ambitieuse est le plus grand pollueur du monde, si l’on mesure la masse de CO2 rejetée par habitant. Or le théâtre mondial est un théâtre moral : il y a les bons et les méchants de la mondialisation. Le Qatar, qui part avec le handicap d’être riche, a décidé de devenir bon par le sport.