DOCUMENTAIRE : Le temps de quelques jours Cinéma ♥

 le temps de quelques jours
 
Le temps de quelques jours correspond à l’immersion d’un documentariste, Nicolas Gayraud, dans ce qui représente pour lui le sommet de l’exotisme, approché avec sympathie, un couvent de l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance. Celui-ci regroupe des moniales qui suivent la règle de saint Benoît selon la compréhension stricte de Saint Bernard, ce qui implique une stricte clôture, des journées réglées par les prières, les offices, les temps d’étude, de travail d’entretien du monastère, des jardins, de la ferme, ou à la chocolaterie. La référence familière qui vient à l’esprit du réalisateur est celle des monastères de moines bouddhistes nippons zen, qui imposent de même des horaires et occupations stricts, supposés beaucoup plus familiers au spectateur déchristianisé. Les nonnes ont quitté le monde pour se rapprocher de Dieu. Elles ont fui les vanités qui distraient des vérités éternelles.
 
Soit. Mais quelles sont concrètement ces vanités, interroge le réalisateur ? La mode, le fait de perdre dix minutes chaque matin devant son miroir, puis encore dix minutes à choisir des vêtements, ou courir se jeter dans les magasins les jours de soldes et y dépenser des sommes déraisonnables…Le public féminin appréciera peut-être. Le masculin se sent très au-dessus de ces vanités, et donc avancé sur le chemin de Dieu, dangereuse prétention. En outre, les religieuses contemplatives n’ont pas à être des oratrices, ou des prédicatrices aux exposés clairs et nets, et ceci se sent dans les entretiens informels, avec des propos parfois confus, sans qu’on mette en doute la droite intention des sœurs. Le temps de quelques jours montre les paysages superbes de l’Aveyron autour du couvent, les activités des sœurs, le gros chien du monastère, monstre de gentillesse canine, mais curieusement pas la Messe quotidienne et fort peu les offices, sans que l’on sache si c’est une limitation de la mère-supérieure ou un choix du réalisateur. Même si elle est indiscutablement sympathisante, l’approche générale demeure un peu superficielle.