Les médicaments génériques de nouveau en question

Les médicaments génériques de nouveau en question
 
L’Agence française du médicament vient d’annoncer vendredi la suspension de huit médicaments génériques. La société indienne GVK Bio, qui les produit, est en effet suspectée d’infractions, et de manipulation des données en certifiant la qualité. Au niveau européen, ce serait au total plus de 700 médicaments qui seraient concernés. On nous assure cependant que ceux-ci ne mettraient pas la santé des patients en danger… En attendant, voilà de nouveau posée la question des génériques.
 
La suspension de ces huit produits prendra effet dès le 5 février. « D’ici là, il n’y a pas d’opposition à la dispensation par les pharmaciens et à l’utilisation par les patients des 8 spécialités concernées », écrit l’agence dans un communiqué. Parce que, à compter du 5 février, il y aurait danger ? La naïveté du propos a de quoi faire s’interroger le moins sourcilleux des patients…
 
Parmi, les médicaments génériques concernés, se trouvent notamment le Ropinirol, prescrit pour traiter la maladie de Parkinson et le syndrome des jambes sans repos, et l’antiviral Aciclovir.
 

De nouveau les médicaments génériques

 
La situation n’est manifestement pas nouvelle, puisqu’on nous signale qu’un examen effectué par l’agence française, en décembre dernier, auprès de la même société indienne avait déjà entraîné l’interdiction temporaire de vente de vingt-cinq médicaments génériques. Jusqu’à ce que les comprimés concernés aient fait l’objet d’une révision du rapport « bénéfice/risque », effectuée par le Comité des médicaments à usage humain de l’Agence européenne du médicament. Les médicaments aujourd’hui concernés vont donc être soumis au même traitement.
 
Mais l’agence française se veut rassurante : « L’invalidation des études de GVK Bio ne signifie pas pour autant que les médicaments concernés présentent un risque pour la santé humaine.  »
 

Eviter les questions embarrassantes

 
Peut-être… Peut-être pas… Mais l’inquiétude ne serait-elle pas aussi qu’on se pose (ou que l’on recommence à se poser) certaines questions ? Sur l’efficacité des médicaments génériques, par exemple. Ou sur la destruction économique des laboratoires français et européens…
 
De ce côté-là, peu de risque que l’on s’interroge vraiment. L’Agence européenne du médicament transmettra en effet ses recommandations à la Commission européenne pour une décision finale. On ne savait pas que Jean-Claude Juncker fut médecin. Mais on peut être sûr, au moins, qu’il ne laissera pas les esprits s’emballer.