Lynchage rom, la réalité

Lynchage rom, la réalité

Un jeune de seize ans exaspérait le quartier des poètes à Pierrefitte par ses larcins ; il a été battu presque à mort.
Le procureur de la République, le maire, et SOS racisme réagissent sans vouloir voir le problème. Quand il s’agit d’un lynchage rom, la réalité n’a pas d’importance.
Pathétique Sylvie Moisson.
La barbarie n’est pas niable, et l’on souhaite au jeune homme de se rétablir. Mais ce mot sert ici à masquer la réalité.
Le vol ? Elle emploie le conditionnel. Les communautés qui s’affrontent ? Ce n’est pas le problème. Sous couleur de sagesse, le procureur se transforme en singe de Nicko, il ne veut rien voir ni entendre ni dire.
L’identité des « personnes » soupçonnées reste secrète, comme l’origine des habitants du quartier des Poètes. Il ne faut surtout pas avouer la situation de la France, maintenant patente : savoir le découpage du territoire en communautés, la tribalisation de la république, chacun réagissant avec ses aversions et ses mœurs.
 
L’Etat et sa justice l’ont rendue inéluctable par leur laxisme organisé, symbolisé par l’abandon de la peine de mort qui a détruit l’échelle des peines. On a vu ailleurs des jeunes bohémiens poursuivre de jeunes arabes à coup de couteau devant des policiers barricadés dans leur commissariat.
 
Les autorités qui font mine de découvrir ce phénomène aujourd’hui, ou qui refusent comme ici de l’enregistrer, mentent.
 
Ce n’est pas innocent : ils cultivent l’insécurité chronique pour accroître leur contrôle social et idéologique des populations dressées les unes contre les autres.
 

Lynchage rom, la réalité bafouée jusqu’à l’inversion

Le maire de Pierrefitte, qui est sur le terrain, se trouve coincé dans les contradictions du système.
 
Il est obligé de reconnaître une partie de la réalité, savoir que le vol atteint des sommets insupportables.
 
Et il est obligé de ménager ses administrés, dont lui, à la différence du public, connaît l’identité. D’où l’étrange discours qu’il tient, comme si les malheureux habitants du quartier des Poètes s’étaient livrés à d’innocents actes de légitime défense. On peut penser de même que, si la victime habitait les Herbiers ou Saint Vivien de Médoc, la sollicitude indignée de François Hollande aurait été moins bruyante.
Mais la palme du délire revient au président de SOS Racisme, Dominique Sopo.
 
Pour lui, non seulement il n’y a pas de problème communautaire, mais le lynchage Rom, la réalité qu’il ne peut pas nier, il en donne une interprétation ahurissante : il en charge la conscience de Jean Marie Le Pen.
 
Or, quiconque a vécu à Narbonne, à Villeneuve sur Lot, dans cent quartiers au Sud de la Loire ou des banlieues des grandes villes sait qu’entre certaines cités et les Roms, une haine ethnique et religieuse, doublée d’une concurrence pour la maitrise de la rue, engendre des bagarres sanglantes depuis des dizaines d’années.
 
Le mensonge débouche ici sur l’inversion caractérisée. Il avoue la sûreté de soi dominatrice d’un système qui sait qu’il peut désormais dire n’importe quoi sans la moindre pudeur.