Pourquoi Macron et Trudeau jouent-ils aux « racistes » ?

Macron Trudeau Racistes
 
En déplorant, l’un, que les femmes africaines fassent beaucoup d’enfants, l’autre que le sang français rende les Canadiens moins « organisés » que les Allemands, Macron et Trudeau se font traiter de racistes. Quelle mouche les a piqués ?
 
C’est jeune, beau, pétulant, ça veut faire le malin, ça veut charmer la ménagère de moins de cinquante ans par une communication décomplexée et ça dérape à tout bout de champ. Interrogé par le journal Bild, le premier ministre canadien Justin Trudeau, comparant son peuple au peuple allemand, a lancé : « Nous avons assez de sang français et latin en nous pour être moins organisés. » Ces mots ont suscité un tollé au Québec.
 

Trudeau tient des propos racistes sur le « sang français »

 
Ils sont racistes au sens propre, en ce qu’ils voient dans le « sang » la cause d’une pensée et d’un comportement donnés. Accessoirement, ils sont également racistes au sens péjoratif du terme, c’est-à-dire qu’ils émettent un jugement négatif sur le peuple français et l’esprit français, ainsi que le « sang latin », rendus responsables d’une propension au désordre. Descartes et Cicéron s’en retourneraient dans leur tombe. Que la langue de la clarté d’une part, le peuple inventeur du droit et des routes romaines de l’autre soient tenus pour non « organisés », cela a de quoi laisser rêveur. Sans doute Justin Trudeau, dans ses fantasmes racistes, tient-il les simulations de certains joueurs de football d’Amérique ou d’Europe du sud pour la quintessence de l’esprit latin et la pagailles de certaines rues de Paris pour le fait du « sang français ».
 

Les déclarations de Macron : racistes ou malthusiennes ?

 
Emmanuel Macron, lui, a enfreint les convenances parisiennes en disant lors du G20 que, « quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien ». Et de discerner dans la natalité africaine un défi « civilisationnel ». Sans doute a-t-il évoqué d’autres facteurs de stagnation de l’économie africaine, les trafics, le terrorisme islamiste, etc., mais cela n’a pas empêché de nombreux internautes de juger ses propos « colonialistes » et « racistes ».
 
Après sa récente petite phrase sur les « gens qui ne sont rien », où sa condescendance de jeune trader inconscient s’étalait, voilà qui contribue à étoffer sa réputation « d’arrogance ». Et l’on rappelle volontiers sur Twitter sa plaisanterie sur les Kwassa-Kwassa, ces embarcations de pêcheurs mahorais qui ramèneraient à l’en croire « surtout du Comorien ». Macron se complairait-il dans les propos racistes ?
 

Macron et Trudeau immigrationnistes démagogues

 
A vrai dire la communication politique est un théâtre. Les élites ou prétendues telles, qui savent le peuple très éloigné d’elles, consentent de temps à autres des gestes qu’elles estiment propres à le séduire, ce en quoi elles montrent d’ailleurs leur mépris pour lui. C’est ce que fit Jacques Chirac, avec sa sortie sur les « bruits et les odeurs » sur le pallier des familles immigrées. Les augures du politiquement correct le condamnèrent un peu pour la forme, mais sans s’inquiéter, car ils savaient l’homme acquis à la cause mondialiste, et seulement désireux de prendre une pose démagogique. De même Macron et Trudeau. Ce sont des immigrationnistes décidés : ils peuvent déraper autant qu’ils le souhaitent, ils ne seront pas suspects de pécher gravement. A y bien regarder d’ailleurs, la phrase de Macron est subtilement politiquement correcte, car elle est parfaitement malthusienne : l’Afrique est un continent à peu près vide, et ce qui pose problème n’est pas la natalité, c’est l’incapacité des Africains à assurer leur développement, et même leur survie. Mais, s’il s’était livré à pareille analyse, c’est pour le coup que Macron aurait été accusé de tenir des propos racistes.
 

Pauline Mille