Manger moins de viande : une mesure cruciale contre le « réchauffement »

Manger viande contre réchauffement
 
Le totalitarisme climatique veut régenter jusqu’au contenu de nos assiettes. Un rapport publié mardi par des chercheurs de Chatham House et l’université de Glasgow affirme qu’un « glissement » mondial vers des régimes plus sains, moins riches en viande, pourrait aider à réduire les émissions de carbone suffisamment pour empêcher des changements climatiques et contenir le « réchauffement » global en deçà des 2°. Manger moins de viande serait ainsi une mesure cruciale à mettre en avant lors de la COP21 – même si l’encyclique écologique du pape François, Laudato si’, l’a « oublié ». Il est vrai qu’il est argentin.
 
Selon ce rapport, le secteur de l’élevage est responsable de 15 % des émissions des gaz à effet de serre globales, et à moins d’obtenir un frein sérieux à la demande croissante des produits carnés, on peut prévoir une augmentation telle que le changement climatique dangereux deviendra « inévitable ».
 

Combattre le réchauffement par des régimes moins riches en viande

 
La consommation est déjà « deux fois trop importante » dans de nombreux pays occidentaux, selon le rapport – en tout cas par rapport à un régime sain. Et alors que le niveau de vie augmente dans les pays pauvres, on s’attend à une croissance globale de la consommation de 76 % d’ici à 2050.
 
Moyen « rapide et bon marché » pour limiter les émissions de CO2, selon l’auteur du rapport, Laura Wellesley, le changement de régime pour les habitants de la planète leur permettra d’être en meilleure santé : une situation « gagnant-gagnant », assure-t-elle.
 
Le seul facteur qui empêche les gouvernements d’agir est la peur de subir les retours d’une politique impopulaire dans la mesure où elle interfère directement avec des choix personnels. A tort, assure Laura Wellesley : d’après des enquêtes menées dans 12 pays, dès lors que le lien entre viande et changement climatique est expliqué et connu, les consommateurs acceptent que les gouvernements prennent des mesures concrètes.
 

Les mesures cruciales contre le réchauffement sont avant tout des moyens d’ingérence dans la vie des gens

 
Il s’agit donc bien d’« éduquer » les peuples de manière à ce qu’ils acceptent – par exemple – des taxes plus élevées sur la viande au titre d’une nouvelle variété de taxe carbone : il suffit qu’ils en comprennent la raison.
 
Moyennant cela les gouvernements peuvent et doivent mettre en place des stratégies conjuguées en vue de modifier les régimes alimentaires, d’imposer une politique d’information sur les étiquettes alimentaires, les pratiques des marchés publics, les réglementations et les prix, affirme le rapport.
 
Premiers touchés ? Les familles les plus modestes et les familles nombreuses, bien sûr, pour qui la viande, déjà chère, ne serait plus qu’un luxe inaccessible.
 
Plus encore, ce serait une avancée vers la « morale laïque » de la religion de la planète, où l’ascèse serait imposée d’en haut, mais pour notre bien, et sanctionnée par l’Etat.
 
Et dire que l’on considère la discipline de l’abstinence du vendredi comme un signe du passéisme des catholiques…
 

Anne Dolhein