Manuela Carmena, maire de Madrid proche de Podemos, veut débaptiser des rues portant les noms de martyrs de la Guerre d’Espagne

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L’association espagnole des avocats chrétiens a averti qu’elle poursuivra le maire de Madrid pour « forfaiture » s’il tient sa promesse de débaptiser des rues portant les noms de martyrs de la Guerre d’Espagne. Manuela Carmena, élue maire de la capitale espagnole avec le soutien du parti d’extrême gauche Podemos, entend renommer plus de 150 rues « franquistes » au nom de la « mémoire historique ». Gommer les traces du passé, c’est donc préserver l’histoire ?
 
Cette loi garantit de meilleurs droits à ceux qui ont souffert la « persécution » ou qui ont subi des « violences » au cours de la Guerre civile et de la « dictature ». Quelque 150 noms n’ont pas été « nettoyés » : des groupes de gauche assurent que ces noms de rue honorent des personnes qui ont participé au coup d’Etat de 1936 ou à la « répression franquiste » : pour Izquierda Unida, le total atteint même 165 noms.
 

Manuela Carmena veut faire la traque aux « symboles » franquistes : les martyrs de la Guerre d’Espagne

 
Ana Botella, précédent maire de Madrid, et 79 autres maires ont été poursuivis au début de cette année par des organisations gauchistes pour ne pas avoir rebaptisé – par exemple – le passage General Mola, qui avait participé au coup d’Etat en 1936, ou encore la rue des « Caídos de la Division Azul » (les morts du contingent espagnol parti volontairement sur le Front de l’Est lorsque l’Allemagne, renversant le pacte Molotov-Ribbentrop, s’est retournée contre l’Union soviétique), ou le dernier maire de Madrid sous Franco. Des plaintes classées sans suite.
 
Mais Manuela Carmena, bien dans la logique antireligieuse de Podemos, compte mettre fin à ce que la gauche présente comme une complaisance. Quitte à effacer les noms de religieux tués en haine de la foi par les Républicains de la mémoire madrilène.
 
L’association des avocats chrétiens souligne que Mme Carmena, juge émérite, a exercé les fonctions de magistrat pendant plus de 20 ans, elle sait donc parfaitement que son projet contrevient au premier article de la « Loi de mémoire historique » qui fait de la reconnaissance des persécutions et des violences pour motif de croyance religieuse une obligation.
 

Les rues de Madrid seront débaptisées par le maire Podemos au nom de l’idéologie d’extrême gauche

 
Se limitant à cet aspect des choses, les avocats chrétiens entendent bien se battre pour que la Plaza de los Mártires, la Calle de los Mártires Concepcionistas, la Calle de los Mártires de la Ventilla, la Calle de los Mártires de Paracuellos et l’Avenida de los Mártires Maristas conservent leur nom.
 
Parmi les autres noms de rues menacées, on compte la Calle Muños Seca, auteur de comédies, incarcéré dès le début de la Guerre civile après avoir manifesté son royalisme à l’avènement de la Deuxième République en 1931 ; il a été exécuté dès novembre 1936 pour cette seule raison. Ou encore la Calle Miguel Mihura, auteur comique reconnu qui a milité dans la Phalange, de même que Jardiel Poncela, humoriste avant-gardiste dont on veut aujourd’hui effacer le souvenir. La barbarie est bien partagée.
 

Anne Dolhein