Ces médecins diplômés à l’étranger : en Suède, seuls 16 % de ceux formés hors-UE se révèlent aptes

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L’immigration, une chance pour la santé des Européens ? Une enquête vient de révéler qu’en Suède seulement 16 % des médecins diplômés hors d’Europe paraissent aptes à exercer. Pourtant, le nombre de médecins diplômés à l’étranger augmente régulièrement. En France, leur proportion atteint le quart des nouveaux inscrits à l’Ordre.
 
L’université d’Umea a été sélectionnée par le Conseil national suédois de la Santé pour élaborer un test et y soumettre des médecins formés hors de l’Union européenne. L’épreuve inclut des modules de connaissance théorique et de pratique exigibles en Suède.
 

La Suède fait tester ses médecins formés hors-UE

 
Le premier groupe testé était composé de cinquante-huit praticiens étrangers. Seulement neuf, soit 15 %, se sont vu reconnaître la capacité d’exercer dans le royaume scandinave. Des critiques se sont élevées, affirmant qu’une des épreuves, constituée d’un texte en anglais qu’il fallait interpréter et dont il fallait tirer des conclusions, était trop difficile. Mais le responsable de l’université d’Umea chargé de rédiger les tests de mesure des connaissances théoriques, Magnus Hultin, a répliqué qu’au contraire ce module s’était révélé être « la partie la plus facile » pour ces médecins migrants.
 
La Suède n’est pas le seul pays à se préoccuper du niveau de compétence des médecins immigrés extra-européens.
 

Les radiations en Grande-Bretagne frappent surtout les médecins diplômés à l’étranger

 
En Grande-Bretagne les radiations de praticiens en 2015 ont concerné pour les trois quarts des étrangers hors UE. En 2012, le Conseil supérieur de la médecine britannique (GMC) avait assuré le public de sa vigilance après qu’il avait été révélé que les médecins issus de l’immigration avaient cinq fois plus de risques d’être radiés que les médecins formés au Royaume-Uni.
 
Le président de l’Association britannique des médecins internationaux avait juré que ces chiffres n’étaient que la conséquence du « racisme institutionnel » et de la « méfiance inconsciente » des Britanniques vis-à-vis des praticiens d’origine étrangère. Son vice-président avait renchéri en affirmant que les « décisionnaires blancs » et la « défiance » à l’encontre des médecins issus des « minorités visibles » étaient largement à l’origine de ces chiffres.
 

En France, des médecins diplômés en Algérie, en Roumanie

 
En France, des chiffres remontant à 2012 indiquaient que 24,1 % des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre des médecins étaient titulaires d’un diplôme obtenu hors de France, 12,7 % l’ayant obtenu hors d’Europe. Les pays les plus représentés étaient l’Algérie (22,2 % des diplômes obtenus à l’étranger), la Roumanie (17,7 %) et la Belgique (8,9 %). Un tiers des diplômés hors de France étaient titulaires d’un titre obtenu dans un pays du Maghreb.
 
Deux ans plus tard, en 2014, il s’avérait que 40,9 % des médecins diplômés à l’étranger avaient passé leur examen en Roumanie. Cela ne préjuge pas nécessairement de la nationalité de ces praticiens : de nombreux Français passent leur examen à l’étranger pour contourner le numerus clausus.
 
Par ailleurs, en 2013, un nombre important de médecins étrangers « attachés » dans les hôpitaux exerçaient sans être inscrits à l’Ordre, ce qui avait fait scandale et entraîné un plan de validation à trois ans.
 
Aucune étude a posteriori sur la validité de les connaissances et de les pratiques au regard des normes françaises de ces diplômés extérieurs ne semble à ce jour avoir été rendue publique.
 

Matthieu Lenoir