La gabegie de la NHS : la santé étatisée remplit les poches de médecins remplaçants

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Confrontée à la pénurie, la NHS britannique, le service de santé étatisé qui sévit au Royaume-Uni, adopte les solutions les plus onéreuses, offrant aux médecins des ponts d’or dont ils ne pourraient même pas rêver dans un système privé… et responsabilisé. Selon des chiffres révélés par un organisme de veille officiel sur la NHS, certains remplaçants ont obtenu jusqu’à 360 livres par heure (3.600 livres pour une période de 10 heures de garde), soit sept fois plus que le personnel le mieux payé dans l’hôpital où s’est produite cette aberration. Une gabegie qu’il faut mettre en regard des listes d’attente interminables, voire des refus de soins aux patients non méritants qui sont en train de devenir la norme Outre-Manche.
 
Les limites posées par l’Etat au montant des indemnisations proposées aux remplaçants ne sont évidemment pas respectées. Et c’est d’autant plus grave qu’il ne s’agit pas d’un cas unique : plusieurs exemples existent de ces tarifs aberrants fixés par les médecins en échange de leur présence.
 

La NHS britannique surpaye ses médecins remplaçants

 
Le week-end de Pâques pourrait se révéler particulièrement lucratif pour les remplaçants alors que leurs agences de placement ne cachent pas leurs efforts pour obtenir les meilleures indemnisations possibles – certains sites d’agences encouragent ouvertement les médecins à « crever le plafond » en exigeant des rémunérations délirantes : « Vous pouvez travailler où vous voulez, quand vous voulez ».
 
Selon l’organisme de veille NHS Improvement le problème se retrouve dans l’ensemble du Royaume-Uni, même s’il se refuse à donner les noms des hôpitaux concernés.
 
Le ministre de la santé britannique, Peter Dunne, a réagi en affirment que « ce comportement va contre les principes de notre NHS et ces agences agissent sans aucun scrupule ». Mais ce sont de vains regrets – que la presse populaire anglaise se plaît à ridiculiser alors même que les listes d’attente, les opérations annulées et les problèmes de blocage des lits d’hôpitaux ont atteint des sommets inédits.
 

La gabegie indissociable de la santé étatisée

 
La NHS, sans surprise, réclame davantage d’argent pour mettre fin à une situation où la gabegie et la mauvaise gestion ont rendu de plus en plus d’hôpitaux britanniques dépendants de personnels soignants intérimaires, à commencer par les médecins. Pour la seule année 2016, la NHS a dépensé plus de 1,4 milliard de livres au-delà de son budget prévisionnel de frais de personnel. En ramenant les indemnisations d’intérimaires dans la limite théoriquement fixée par le ministère de la santé – 155 % du tarif moyen versé aux médecins réguliers – l’économie représenterait 300 millions de livres. La moyenne actuelle se situe aujourd’hui aux alentours de 200 %. Le dépassement des tarifs n’est autorisé qu’en cas de danger pour les patients – et il est invoqué quelque 80.000 fois par mois.
 
Le problème s’enracine davantage dans le système étatisé, socialisé, que dans l’avidité des médecins : les « trusts » hospitaliers gérés par la NHS peinent à attirer des médecins permanents pour mettre fin à une pénurie endémique. Les systèmes soviétoïdes sont avant tout des repoussoirs. Et se laissent rattraper par la loi de l’offre et de la demande…
 

Anne Dolhein