Migrants : le totalitarisme de Bruxelles

Migrants totalitarisme Bruxelles
Bruxelles prévoit l’arrivée de 3 millions de migrants d’ici 2017 en Europe.

 
On ne cesse de nous répéter, ces derniers jours, que la Commission européenne a dû, sous la pression d’Etats-membres plus que réticents devant la crise des migrants, revoir à la baisse ses ambitions quant à la réforme du droit d’asile. Cela tiendrait presque du miracle, et de la lutte de David contre Goliath. Malheureusement, ce n’est pas aussi évident qu’il est annoncé. Certes Bruxelles a dû, si l’on en croit l’état actuel de sa réflexion, en rabattre. Il n’en reste pas moins que son totalitarisme, en ce domaine comme dans les autres, demeure toujours bien vivace.
 
Néanmoins, devant l’hostilité des Etats sur ce sujet éminemment sensible depuis le début de la crise des migrants, Bruxelles a revu ses ambitions. Le projet que la Commission européenne devait présenter ce mercredi maintient donc le cadre actuel, mais en lui ajoutant un mécanisme de répartition de réfugiés en cas de crise aiguë.
 

Les quotas et les migrants

 
Autrement dit, sous prétexte de revoir le règlement dit de Dublin, dont la crise migratoire actuelle a souligné le caractère délicat pour les Etats, notamment en ce qui concerne l’examen de la demande d’asile dans le pays du premier point d’entrée en Europe d’un migrant, on va se retrouver avec un système de quotas qui ne dira pas son nom, pour calmer les ardeurs belliqueuses de certaines capitales.
 
Il est vrai que le flux incontrôlé des migrants rendait ingérable, pour la Grèce, ou pour l’Italie notamment, ce système de contrôle à l’entrée. Mais prétendre garder les principes de Dublin en ne prévoyant un système de relocalisation qu’en cas d’afflux massif, est un peu une embrouille automatique, puisque cela signifie que le système de quotas ne sera mis en place que dans le cas de cet afflux massif… que nous subissons déjà.
 
En théorie donc, le pays d’entrée du migrant resterait responsable. Le mécanisme de redistribution n’interviendrait donc qu’en cas de situation d’urgence, c’est-à-dire si l’afflux de réfugiés devient supérieur à 150 % des capacités d’accueil du pays.
 
Athènes semble dire et répéter que c’est déjà le cas… Et d’ailleurs, ce système de relocalisation est déjà mis en place, de façon « temporaire » bien sûr, depuis octobre dernier. Pour autant, Bruxelles se plaint de résultats médiocres, avec un peu plus de 1.400 demandeurs d’asile répartis en Europe, sur un objectif de 160.000, raison pour laquelle elle entendait instaurer cette pratique comme solution permanente.
 

Le totalitarisme pécuniaire de Bruxelles

 
Il n’empêche que cette solution, même dans sa version temporaire, provoque encore une levée de boucliers, notamment du côté des pays d’Europe de l’Est, qui tout à la fois ont une identité plus affirmée, et surtout se trouvent les premiers sur la route des migrants.
 
Il semble donc que, pour prévenir cette opposition, la Commission prévoie ni plus ni moins qu’une amende pour le pays qui refuserait d’accueillir les migrants qui lui seraient destinés. Selon le Financial Times, cette amende pourrait atteindre la somme effarante de 250.000 euros par migrant refusé – ce que, bien évidemment, la Commission européenne n’a pas tenu à confirmer…
 
« Ce devra être prohibitif pour ceux qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités », déclare-t-on seulement, et de façon anonyme, à Bruxelles.
 
Bien sûr !
 

François le Luc