Le ministre de la Défense des Etats-Unis ouvre les forces armées aux transgenres, annonce le Pentagone

ministre Défense Etats-Unis armées transgenres Pentagone
 
Le Pentagone a annoncé lundi que les transgenres pourront servir dans les forces armées américaines sans dissimuler leur changement de sexe et sans risquer d’être licenciés à partir de 2016. Le ministère de la Défense des Etats-Unis, sous la houlette d’Ashton B. Carter, a demandé à ses services de modifier les règles en vigueur au nom de l’« égalité » : seules seront maintenues les exceptions pour les cas ou des « empêchements pratiques objectifs pourraient être identifiés ». Les commentateurs observent que ce changement est intervenu deux semaines après la décision Obergefell v. Hodges par laquelle la Cour suprême a imposé le « mariage » des couples de même sexe à l’ensemble des Etats-Unis. Voilà qui vient confirmer l’idée que la prochaine étape de lutte pour les droits LGBT portera précisément sur les transgenres.
 
A l’heure actuelle, quelque 15.000 membres des forces armées américaines, hommes et femmes, seraient des transgenres qui cachent cette « identité ». Théoriquement (même si dans les faits ce n’est pas systématique) ils peuvent être renvoyés selon les règles actuelles. En attendant leur modification Carter a publié une directive rendant plus difficile le renvoi des transgenres dont le cas devra systématiquement être évalué par un officier supérieur du Pentagone.
 

Après le « mariage » gay, le nouveau combat des LGBT pour les transgenres gagne le Pentagone

 
« Nous devons assurer que chaque personne apte et volontaire pour le service puisse avoir le droit de le faire en toute égalité, et nous devons traiter chaque membre de notre personnel avec la dignité et le respect auxquels ils ont droit », a déclaré le secrétaire à la Défense : « Il y a chez nous des soldats, des marins, des aviateurs et des Marines transgenres : de vrais patriotes américains qui, je le sais, sont blessés par une approche dépassée, déroutante et incohérente, qui est contraire à nos valeurs de service et de mérite individuel. »
 
Les responsables des différentes armes n’ont pas réagi à ces déclarations : on explique qu’ils sont en train d’évaluer les conséquences pratiques des nouvelles règles à venir, notamment en ce qui concerne le droit au logement, à l’assurance santé et autres affaires pratiques.
 
Mais le Family Research Council, un lobby pro-famille, conteste la mesure. Jerry Boykin, ancient lieutenant-général et vice-président du FRC, estime qu’il faudrait « laisser l’armée se concentrer sur son travail : défendre notre pays contre ses ennemis ». Un chercheur du FRC, Peter Sprigg, avait averti il y a quelques mois des questions de santé qui se posent pour les transgenres : « Traditionnellement, les trangenres ont été exclus du service dans l’armée pour des raisons à la fois médicales et psychologiques. Des complications peuvent surgir à la suite d’opérations chirurgicales ou de thérapies hormonales : elles sont susceptibles d’affecter la forme physique de la personne ; sur le plan psychologique, il y a un lien fort entre la dysphorie de genre et d’autres désordres psychologiques. »
 

Le ministre de la Défense des Etats-Unis ouvre les forces armées aux transgenres, au risque de les fermer aux chrétiens

 
Sprigg souligne en outre que l’obligation d’accueillir les transgenres peut affecter le moral des unités – et même aboutir à des sanctions pour ceux qui ont une vision différente. « On demanderait à leurs collègues dans les unités d’affirmer un mensonge, une tromperie, ou une illusion – et même, le cas échéant, ils risqueraient d’être punis en raison de leur désaccord avec les transgenres. »
 
En réalité, le refus de « discriminer » à l’encontre des uns aboutit au choix de « discriminer » à l’égard des autres : le Washington Times rappelle que les membres chrétiens des forces armées sont déjà l’objet de persécutions du fait qu’ils expriment leurs croyances religieuses, à tel point qu’ils sont nombreux à démissionner et que bien des chrétiens décident de ne pas y entrer du tout.
 

Anne Dolhein