Mobilité des travailleurs, immigration : les réponses de la Commission européenne à la crise

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On savait l’enracinement ennemi du globalisme. La Commission de Bruxelles le confirme en publiant un rapport favorable à encore davantage de mobilité et d’immigration pour répondre aux défis économiques et à la crise des « compétences » et de la dénatalité au sein de l’Union européenne.
 
Cosigné avec l’OCDE, le rapport en appelle à la « mobilité » – « la volonté et la capacité de changer d’emploi ou de région pour travailler » au sein d’un continent déjà bien souvent exsangue en termes de population active. L’explication vient vite : « Alors qu’en Europe, la population en âge de travailler (15-64 ans) devrait diminuer de 7,5 millions entre 2013 et 2020, l’Union européenne doit tirer davantage parti des compétences des migrants pour demeurer compétitive. »
 
La mobilité et l’immigration ne suffiront d’ailleurs pas, assure le communiqué de presse de la Commission européenne sur la question : l’UE « devra combler l’écart entre les hommes et les femmes et accroître la participation des jeunes travailleurs au marché du travail ».
 

La Commission européenne ignore l’hostilité à l’immigration

 
Bien sûr, reconnaît le rapport, il y a beaucoup de chômage et il y a une « hostilité grandissante à l’égard de l’immigration » dans « de nombreux pays européens », mais il va falloir passer outre, car « 40% des entreprises de l’UE ont des difficultés à trouver des travailleurs possédant les qualifications requises ».
 
(Tant pis pour la « stratégie de Lisbonne » qui à force de formation et d’ouverture des marchés du travail aux femmes entendaient faire de l’UE la zone la plus compétitive du monde en 2010…)
 

Faire bouger les compétences, favoriser l’immigration et la mobilité des travailleurs

 
Aujourd’hui, les « ressources purement nationales » ne suffisent pas à alimenter les entreprises en dépit d’un chômage endémique, à plus de 11% dans l’Union. La Commission évoque des besoins spécifiques exigeant des qualifications « élevées ou intermédiaires » (oubliés, les besoins en personnels peu qualifiés, aide-soignants et domestiques en tout genre que rendra aigus le vieillissement des populations). Outre une meilleure formation offerte aux Européens qui devront bouger plus pour suivre les besoins en main-d’œuvre, la Commission propose de « mieux intégrer les migrants de pays hors UE afin d’utiliser leurs compétences de façon plus judicieuse », et d’« attirer davantage de migrants qualifiés issus de pays hors UE vers les secteurs en manque de main-d’œuvre ».
 
Parmi les chapitres de ce document de 422 pages, il suffit de retenir un titre pour en saisir l’esprit : « La transférabilité internationale du capital humain des immigrés. »
 
Parce que leurs pays d’origine n’ont pas besoin d’eux ? Parce qu’on traite les hommes comme du bétail à sélectionner ? Quid de favoriser la natalité en Europe ?