Mort de Mohamed Ali, héros américain, idole mondiale, raciste noir et djihadiste

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Boxeur poids lourds de talent, Mohamed Ali, qui vient de mourir, était né Cassius Clay. Ce raciste noir converti à l’islam, objecteur de conscience pour échapper à la guerre du Vietnam, approuvait la guerre au nom du coran, c’était un djihadiste avant la lettre. La question est : pourquoi en a-t-on fait un héros américain et une idole mondiale ?
 
Il fut élu plusieurs fois boxeur de l’année, conquit trois fois le titre des super lourds, étala sa carrière sur vingt ans (1960-1980) et laisse à la postérité l’image d’un style et d’un jeu de jambes étonnants pour un homme de son poids. Bien qu’il ait perdu beaucoup de combats et soit allé plusieurs fois au tapis, la presse mondiale a fait de Mohamed Ali son idole et le classe volontiers parmi « les plus grands boxeurs de tous les temps ». Et même les plus grands sportifs de tous les temps, derrière ou devant Pelé. Cette dénomination outrancière fait partie de la construction d’un personnage en plusieurs temps, d’une image politique : une idole, au sens propre, proposée à l’adoration de la planète à des fins de propagande idéologique.
 

Un héros américain converti en raciste noir

 
Au début des années soixante, il aurait pu illustrer le rêve américain. Cassius Clay, né à Louisville, connaît un début de carrière fulgurant, « vole comme un papillon, pique comme une abeille », bref, transpose chez les lourds le style dansant d’un welter comme Ray Sugar Robinson. Il a le narcissisme nécessaire au self made man, il est son propre héros, il écrit des poèmes à sa gloire, et c’est lui qui lancera la mode grandiloquente qui consiste à couvrir d’injures bruyantes son adversaire, dans une parodie simiesque d’Homère. Cependant, à la différence d’un Robinson qui fut un bon citoyen américain et fut incorporé dans l’armée des Etats-Unis en 1943, Cassius Clay se sent vite en rupture avec son pays à cause de sa qualité de noir. C’est l’époque des émeutes raciales et de la lutte pour les droits civiques. La figure du pasteur Martin Luther King la domine aujourd’hui, mais, à l’opposé de ce chrétien, il existait à l’époque une approche extrémiste raciste, incarnée par Malcolm X et ses Blacks panthers, et islamiste, incarnée par Elijah Mohamed et sa Nation of islam. L’enseignement d’Elijah Mohamed condamne l’oppression des Blancs et le mélange des races. Dès son premier championnat du monde contre Sonny Liston, Malcom X, qui est lui-même musulman radical, proto-djihadiste par l’esprit, soutient Cassius, qui se converti à l’islam dans les mois qui suivent, prend d’abord le nom de Cassius X, comme Malcolm, puis de Mohamed (comme Elijah) Ali.
 

A quoi sert Mohamed Ali ?

 
A quoi va servir Mohamed Ali dans les dix ans qui suivent ? A faire de l’agitation, lui l’ancien héros américain, pour attaquer et détruire une version de l’Amérique, blanche et chrétienne, jugée périmée. C’est dans cette intention qu’on bâtit l’image du super boxeur hors normes. Une analyse de son palmarès n’emporte pas en effet de conviction bien établie : beaucoup de matches sont gagnés au points, sur décision controversée des juges, ses paroles semblent souvent plus agressives que ses poings, et plusieurs rencontres nourrissent des soupçons de fraude. Mais sa réputation l’emporte sur sa valeur sportive, c’est une idole que l’on offre à l’adulation du public, noir et de gauche. Car, lorsqu’il parle, Mohamed Ali ne se contente pas d’invectiver son prochain adversaire, il couvre de haine le Blanc, le chrétien, l’Américain.
 

La mort d’une idole mondiale plus raciste que Trump

 
Le célèbre présentateur de télévision britannique Piers Morgan a provoqué un tollé par un simple tweet : « Mohamed Ali a dit des choses beaucoup plus incendiaires et racistes sur les Blancs que Donald Trump n’en a jamais dit sur les musulmans ». Evidemment, le politiquement correct anglo-saxon lui est tombé sur la tête, mais il a répliqué en rappelant que Mohamed Ali voulait interdire le mariage interracial. Sur le modèle de la législation raciste de Nuremberg. Un Noir avec une Noire, un Blanc avec une Blanche. Pour preuve, il a produit un fragment d’interview par la BBC, où, se fondant sur une analogie avec le monde animal (« les oiseaux bleus, les oiseaux rouges ») et sur l’observation de l’étranger (« Les Chinois aiment les Chinoises »), il prône un développement séparé en matière sexuelle, une interdiction raciste des copulations mixtes. Et d’asséner au présentateur britannique éberlué : « Si vous ne voulez pas rester ce que vous êtes, c’est que vous n’aimez pas votre peuple. »
 

 

Pourquoi Mohamed Ali a fui la guerre du Vietnam

 
Le premier Mohamed Ali a donc été construit par les médias pour faire un pendant radical noir à Martin Luther King, afin de prôner la révolution raciste contre le système américain. Puis survient 1967, l’idole est appelée sous les drapeaux. Il se défile. Sous un prétexte juridique pompeux : objecteur de conscience. En d’autres termes, il utilise la mauvaise conscience de l’Amérique pour refuser de faire son devoir d’Américain. Mais, il n’a rien d’un de ces Quackers qu’on voit sur les boîtes de corn flakes et qui s’opposent à toute guerre. Son opposition à lui a d’autres racines. La première est raciste. Sa haine va aux « maîtres blancs des esclaves », le « vrai ennemi de mon peuple est ici ». Et d’ajouter, pour se justifier de fuir le Vietnam : « Ma conscience ne me laissera pas aller tuer mes frères, ou quelque peuple de couleur, ou des gens qui ont faim dans leur boue, pour la grande et puissante Amérique. » En expliquant : « Pourquoi leur tirerai-je dessus ? Il ne m’ont jamais traité de nègre, ne m’ont jamais lynché, n’ont pas lâché de chien sur moi, ne m’ont jamais volé ma nationalité, ni violé ma mère ni tué mon père ».
 
Un beau morceau de rhétorique, mais qui ne répond à nulle réalité dans la jeunesse plutôt facile de Mohamed Ali. Sa haine raciste du Blanc fut une haine apprise chez les extrémistes musulmans. Quoi qu’il en soit, dans l’effervescence des années soixante et de la propagande communiste internationale contre la guerre du Vietnam, Mohamed Ali fut présenté comme un héros de la conscience de gauche. En 1968, lors des Jeux olympiques de Mexico, des athlètes noirs, en levant leur point ganté sur le podium, allaient se joindre à ce mouvement. D’abord condamné pénalement et privé de son titre, Mohamed Ali allait être blanchi par la Cour suprême américaine et retrouver le chemin des rings.
 

Mister objecteur de conscience et doctor djihadiste

 
Si Mohamed Ali a refusé de se battre pour l’Amérique, c’est aussi à cause de ses convictions musulmanes : « La guerre est contre l’enseignement du saint coran (…) Nous n’avons pas à prendre part à des guerres sauf si elles sont déclarées par Allah ou son Messager (Elijah Mohamed). Nous ne prenons pas part aux guerres chrétiennes, à aucune guerre entre infidèles. » Autrement dit, la conscience de Mohamed Ali ne lui interdit pas de prendre part à la guerre, mais à certaines guerres. Le djihad au nom d’Allah, à l’appel du messager, demeure licite et recommandé. Mohamed Ali fut un djihadiste convaincu.
 
Aujourd’hui, ce passé est bien oublié, témoin le tollé soulevé par le rappel de Piers Morgan. Mohamed Ali est célébré comme un héros de la paix par la presse mondiale. Le Huffington Post, faisant référence aux quatre ans de carrière qu’il perdit, écrit : « Mohamed Ali risqua tout quand il refusa la guerre ». Non, il ne refusa pas la guerre, et il risqua surtout de devenir une idole mondiale, ce qu’il est devenu.
 

Le soufisme en fait un djihadiste raciste héros de l’élite mondiale

 
Héros américain, idole mondiale, Mohamed Ali verra son éloge funèbre prononcé par Bill Clinton en personne, qui n’en finit pas de tenir le rôle de monsieur Loyal dans les raouts mondialistes. Cela fait bien longtemps que son image de djihadiste raciste a été effacée des tablettes. En 2005, il a reçu à Berlin la médaille de la paix Otto Hahn de l’ONU « pour son engagement en faveur du mouvement américain contre la ségrégation et pour l’émancipation culturelle des Noirs à l’échelle mondiale ». La même année, il était décoré par Bill Clinton de la médaille de la liberté, la plus haute distinction civile qu’un Américain puisse recevoir. Il a fait ce qu’il fallait pour rentrer dans la course aux honneurs. Une fois utilisée son image de méchant Noir raciste djihadiste, il a passé à autre chose. En 1975, il se convertissait au soufisme.
 
Le soufisme est une espèce de gnose musulmane fort bien vue de la maçonnerie, une spiritualité panthéiste compatible avec tout, sauf la doctrine catholique, qui se trouve donc en « odeur de sainteté » parmi l’élite mondiale. Elle permet de répandre, sous couleur de ne pas commettre d’amalgame, le concept frelaté d’islam modéré. Et ce n’est pas un hasard si en décembre dernier, après que Donald Trump eut proposé de limiter l’entrée des musulmans aux Etats Unis, Mohamed Ali lui a répondu : « Nos chefs politiques devraient utiliser leur position pour faire comprendre l’islam au public, lui montrer ce qu’il est vraiment, clarifier une image que des meurtriers dévoyés ont pervertie à ses yeux. » Mohamed Ali fut un apostat bien utile et bien formaté pour répandre la nouvelle conscience mondiale.
 

Pauline Mille