L’astrophysicien britannique athée Stephen Hawking est mort

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Le concert de louanges ne cesse de croître depuis que l’on a appris la mort, aujourd’hui, de l’astrophysicien britannique Stephen Hawking. Et de fait, il s’agissait, pour autant que le vulgaire puisse en juger, d’un des plus importants cerveaux scientifiques de notre époque. Même si, au nom même de cette science dont il s’était fait le serviteur, il se revendiquait comme un athée, et un athée militant, refusant à Dieu non seulement d’être créateur, mais d’être tout court.
 
Né à Oxford le 8 janvier 1942, fils d’un biologiste, Stephen Hawking se tourne vers la physique, et part ensuite étudier l’astronomie à Cambridge. A 21 ans, il découvre qu’il est atteint d’une maladie dégénérative paralysante, connue sous le nom de maladie de Charcot. Les médecins ne lui donnent alors que deux ans à vivre. Il en vivra finalement 55 de plus…
 
Mais son corps ne cesse de décliner. En 1974, il devient incapable de tout mouvement. Et, en 1985, il perd définitivement l’usage de la parole, ne pouvant plus s’exprimer qu’au moyen d’un ordinateur.
 

Stephen Hawking est mort

 
Dans le même temps où son corps se détruit, son esprit ne cesse de grandir, donnant à sa vie une raison d’être : « Comprendre complètement l’Univers, pourquoi il est comme il est, et pourquoi il existe. » Il s’y emploie en devenant un astrophysicien reconnu, spécialiste notamment des trous noirs, tout en essayant de populariser sa science par le biais de livres, et notamment Une brève histoire du temps, qui connaîtra un extraordinaire succès. Notamment, expliquait-il, du fait de son infirmité : « Les gens sont fascinés par le contraste entre mes capacités physiques très limitées et la nature extrêmement étendue de l’Univers que j’étudie. »
 

Astrophysicien, britannique, et athée

 
Avait-il, en définitive, atteint à cette compréhension de l’Univers dont il avait fait son but ? Malgré ses immenses recherches et découvertes, on peut en douter. D’abord, parce qu’il affirmait lui-même que « cet Univers ne serait pas grand-chose s’il n’abritait pas les gens qu’on aime » – à commencer par ses enfants : Lucy, Robert et Tim. Ce qui prouve que, malgré la science, il avait admis qu’il existe, au-delà de la matière, des faits d’une nature qui dépasse l’infinité des espaces, dont le silence effrayait tant Pascal.
 
Mais surtout, il avait rayé de la carte spatiale de son esprit une réalité supérieure à toutes les autres : Dieu.
 
Adepte du Big Bang (pourquoi pas ?), il en déduisait que l’Univers n’avait pas eu besoin de Dieu pour être, mais qu’il s’était créé tout seul, en une espèce de « création spontanée ». On aurait sans doute aimé que Stephen Hawking nous explique comment l’Univers, quasiment ainsi déifié par lui, n’avait pas été ensuite capable de continuer sur cette lancée, puisque, s’étant selon lui créé tout seul, plus aucun être depuis ne manifestait une telle capacité.
 
Sur un certain nombre d’aspects de sa pensée scientifique, Stephen Hawking ne faisait d’ailleurs pas l’unanimité, à commencer parmi ses confrères. S’en tenir aux faits, c’est sans doute la base de la science, mais ce n’est apparemment pas suffisant pour tout expliquer.
 

L’amour, un grain de sable qui ne peut conduire qu’à Dieu

 
Sur le fait que Dieu n’existe pas, Hawking non plus n’avait pas que des adulateurs. Évidemment, nier toute possibilité de vie après la mort à un avantage extrême dans celle-ci : ne se sentir obligé que par ce qu’on a soi-même déterminé. Et surtout, cela permet de limiter l’Univers étudié aux dimensions de son propre cerveau – qui, aussi génial soit-il, n’en est pas moins extrêmement limité.
 
Il y a pourtant un grain de sable dans toute équation, aussi parfaite qu’on puisse la souhaiter. Celui que Stephen Hawking évoquait (cf. supra) lui-même : l’amour des siens. Un amour difficilement soluble dans quelque étude scientifique que ce soit.
 
C’est au nom de ce grain de sable que l’on peut espérer que Stephen Hawking, qui a désormais compris que la mort ne pouvait se résoudre à un trou noir, aura compris à temps qu’il allait se trouver bientôt face au fait le plus important de l’espace et du temps – un fait, un Être dont il n’a jamais, quoi qu’il en ait voulu, prouvé l’inexistence : Dieu !
 

Hubert Cordat