Manifestation à Moscou contre la réforme de la santé

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Toutes tendances politiques confondues (selon la BBC), des milliers de Russes ont participé à une manifestation dimanche à Moscou et dans d’autres villes pour dénoncer une réforme du système de santé qui devrait aboutir à la fermeture d’hôpitaux et à la disparition de postes de personnel soignant. Libéraux, de gauche, nationalistes ou syndicalistes, soignants et soignés, médecins et militants politiques ont bravé le froid en invoquant leur inquiétude de voir s’aggraver la difficulté d’accéder aux soins.
 
Les sanctions occidentales consécutives à l’annexion de l’Ukraine – avec un coût de 40 milliards de dollars par an – tout comme la baisse des prix du pétrole qui coûtent 100 milliards de dollars en année pleine à la Russie, selon les estimations du ministre des finances Anton Silouanov, pèsent lourdement sur les finances publiques. A quoi s’ajoute la chute du rouble. Il s’agit donc de faire des coupes budgétaires que Moscou aurait ciblées sur le système de soins.
 

Moscou veut rationaliser la santé

 
La réforme prétend rassembler les spécialistes dans les meilleurs hôpitaux pour rationaliser et améliorer le système : une décision que les médecins eux-mêmes jugent seulement destinée à économiser les fonds publics.
 
Ils reprochent notamment au gouvernement de Vladimir Poutine de ne pas avoir expliqué la réforme.
 

La première manifestation depuis une décennie

 
A Moscou, la manifestation a mobilisé des vieillards avec des déambulateurs ou des jeunes brandissant des cercueils noirs avec l’inscription : « Il n’y avait pas de place pour moi à l’hôpital. » Si le rassemblement s’est compté en milliers, ce qui demeure modeste, il s’agit de la première démonstration de force publique sur un thème social depuis une décennie.
 

Réforme négative : 10.000 médecins en moins

 
Il est question, selon les manifestants, de faire disparaître 10.000 postes de médecins et de fermer quelque 28 hôpitaux et cliniques d’ici au début de l’année prochaine. Du côté des pouvoirs publics, on assure que les réformes de la santé visent à permettre l’accomplissement d’une promesse électorale de Poutine : augmenter les salaires des médecins.
 
Quoi qu’il en soit, on se demande quelle seront les répercussions de la réforme sur l’espérance de vie en Russie, déjà largement inférieure à celle enregistrée dans les autres pays d’Europe orientale et qui est passée de 63 ans pour les hommes en 1990 à 58 ans en 2000 pour remonter à 62 ans en 2009 ; la variation pour les femmes est passé à ces dates de 74, 72, puis de nouveau 74 ans, dans un contexte de natalité toujours déprimée.