Le “New York Times” évoque la légalisation de la polygamie après la décision de la Cour suprême sur le « mariage » homosexuel

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C’est sur le site internet du New York Times, l’un des quotidiens de référence américains, qu’un journaliste pose la question que de très nombreux opposants au « mariage » homosexuel soulèvent depuis des années : après le « mariage » gay, au nom de quoi faudrait-il empêcher la légalisation de la polygamie ? Il répond lui-même à sa question : « Nous ne devons pas partir du principe que nos juges ont réponse à tout. Et nous ne devons par non plus croire que nous les avons. Nous devrions plutôt reconnaître qu’une fois que nous avons abandonné les contraintes rigides de l’Histoire, nous n’avons aucune certitude sur là où l’avenir nous conduira. »
 
Dans un commentaire posté sous l’article, Bill Donohue, président de la Catholic League for Religious and Civil Rights, corrige son propos : « Il serait plus précis de dire qu’une fois que nous abandonnons les contraintes logiques de la loi naturelle, nous n’avons aucune certitude sur ce que l’avenir nous réserve. »
 

Le journaliste du “New York Times” se demande si la polygamie ne sera pas le prochain « mariage »

 
Quelques semaines après la décision de la Cour suprême des Etats-Unis qui a imposé le « mariage » homosexuel à tous les États américains, la question reste entière : cette décision pourrait-elle annoncer un droit constitutionnel au mariage polygame ?
 
« S’il n’y a pas de pouvoir magique associé à l’opposition des sexes lorsqu’il s’agit de mariage, y aurait-t-il un pouvoir magique associé au chiffre deux ? », demande William Baude du New York Times.
 
La question avait d’ailleurs été posée dans l’enceinte même de la Cour suprême par l’un des juges opposés à la légalisation du « mariage » homosexuel, John G. Roberts.
 
La question n’a pas reçu de réponse : évoquer la polygamie – bien plus difficile à faire accepter que l’homosexualité – aurait ralenti la progression des « droits » LGBT, souligne le journaliste. Les opposants à la légalisation du « mariage » homosexuel avaient tout intérêt à poser la question bruyamment. Les activistes LGBT avaient au contraire tout intérêt à l’étouffer. Et c’est ce qui a été fait.
 

La Cour suprême considère le « mariage » homosexuel comme un « droit fondamental » : et la polygamie ?

 
Maintenant que la décision de la Cour suprême a été rendue, le journaliste se permet donc de poser ouvertement la question qu’il juge légitime, sans qu’elle ne semble l’effrayer outre mesure.
 
Il revient sur l’argument avancé par les juges de la Cour suprême pour prendre leur décision, qui n’était pas celui de l’orientation sexuelle. L’argumentation a porté sur le « droit fondamental au mariage ». Un droit qui ne pouvait être laissé à de « rigides définitions historiques », mais qui concernait « l’autonomie et l’accomplissement, le désir d’élever des enfants et l’ordre social ».
 
« Avec ces lumières, des groupes d’adultes qui ont de profonds attachements polyamoureux, qui espèrent construire une famille et rejoindre la communauté ont une réclamation forte pour obtenir le droit de se marier », conclut fort logiquement le journaliste.
 
Les hommes ont toujours cru qu’il fallait être de sexes opposés pour se marier ; la Cour suprême des Etats-Unis vient de décider qu’ils avaient eu tort. Comment savoir ce que cette même Cour suprême pensera du chiffre deux dans quelques années ? Impossible de répondre…
 
Les activistes LGBT évitent le sujet. Ils se cachent derrière « l’égalité des genres » et l’idée que l’homosexualité ne serait pas un choix.
 

Les arguments LGBT contre la légalisation du « mariage » polygame ne tiennent pas

 
Le premier argument est aussi caduc que le second : d’abord, une relation polygame peut inclure autant d’hommes que de femmes, plus d’hommes ou plus de femmes. On pense traditionnellent à un homme et plusieurs femmes mais le modèle n’est pas le seul possible, souligne le journaliste.
 
Ensuite, les personnes polygames pourront également affirmer que leur sexualité n’est pas un choix, sans que personne ne puisse réagir, puisque tout est affaire de « droit »… C’est exactement ce qu’ont fait les activistes homosexuels, on ne voit pas pourquoi les polygames se priveraient.
 
On pourrait également penser que la polygamie soit mauvaise pour les enfants. Mais que répondra-t-on à celui qui affirmera, au contraire, qu’un plus grand nombre d’adultes offre plus de disponibilité, d’amour, d’aides financières et de protection aux enfants ? Rien, puisque plus rien n’a de sens.
 
La question reste entière pour ce journaliste. En réalité, la réponse est évidente : rien ne peut plus nous protéger de la légalisation de la polygamie.
 

Béatrice Romée