Nice : mariage refusé pour cause de « radicalisation »

Nice : mariage refusé pour cause de « radicalisation »
 
Ce devait être un grand jour ! Mais, samedi, le couple qui devait se marier – et qui dément avoir été prévenu – a appris que la cérémonie de mariage civil avait été annulée par décision de justice.
 
Christian Estrosi, le maire de Nice, a en effet refusé que ce mariage soit célébré, la jeune femme étant « engagée dans un phénomène de radicalisation amplifié ces derniers mois ». C’est d’ailleurs vêtue d’une tenue « proche du niqab » qu’elle s’est rendue lundi au service de l’état civil de la mairie avec son futur pour exprimer son mécontentement, justifiant sans doute la réaction de l’édile.
 
« J’ai décidé de faire opposition à ce mariage auprès du procureur de la République comme le prévoit l’article 175-2 du code civil, dès lors que j’ai eu un doute légitime sur la sincérité de l’union à célébrer », écrit mardi le maire pour expliquer sa démarche. Sincérité, mais dans quel domaine ? S’il s’agit des sentiments entre les deux jeunes gens, il n’est pas évident que la « radicalisation » évoquée y change quoi que ce soit…
 

Mariage refusé pour cause de « radicalisation »

 
C’est la cellule de lutte, d’écoute et d’action contre les dérives fondamentalistes, mise en place par la ville en octobre dernier, qui avait « signalé que la future épouse était engagée dans un phénomène de radicalisation amplifié ces derniers mois », et également qu’elle paraissait « soumise ».
 
Christian Estrosi précise : « Quand on sait par ailleurs que le futur époux a été condamné, il y a moins de deux mois, pour violence en groupe contre un boulanger qui avait commis pour seul méfait de vendre des sandwichs au jambon et des babas au rhum, je considère que je suis légitime à saisir le procureur. »
 
Une agression, à l’encontre d’un boulanger d’origine tunisienne, commise avec deux autres hommes de confession musulmane, pour laquelle l’homme avait été condamné, le 21 janvier dernier, par le tribunal correctionnel de Nice. Ce charmant personnage, dénommé Hilmi Nakkai, cuisinier au snack-food halal « La Nosra », fait en outre l’objet d’une fiche d’individu à surveiller à la direction générale de la sécurité intérieure, étant susceptible de partir pour le jihad. Avec interdiction de quitter le territoire – ceux-là, on les garde ?
 

La Nosra à… Nice

 
Quant à La Nosra, le gérant nie y voir quelque lien que ce soit avec le groupe djihadiste, mais prétend avoir choisi ce nom à cause de l’assonance avec le mot… pasta. Signalons aux naïfs que la signification de nosra, littéralement « la victoire de l’islam », suffit, quoi qu’il en soit, à lui donner une connotation guerrière !
 
Le tout peut sans doute justifier la réaction de Christian Estrosi, qui termine : « Dans notre République, c’est intolérable. Je ne céderai rien, même si cela doit me faire prendre des risques, car on ne peut pas être faible quand il s’agit de la République. » On suppose que, par « risques », le maire entend une éventuelle agression, car on ne voit pas bien quel risque autre il pourrait bien courir à s’ériger en valeureux défenseur de la République.
 
En attendant, au terme de l’enquête demandée par le procureur, un nouveau sursis concernant cette union peut être prononcé. Mais le procureur peut aussi autoriser ou refuser ce mariage, selon qu’il estime les doutes sur le consentement fondés ou non.