Ken Caldeira, scientifique convaincu du changement climatique d’origine humaine, ne voit pas les niveaux des océans monter rapidement

niveaux oceans Ken Caldeira
 
Une équipe de climatologues dirigée par le Pr Ken Caldeira vient de simuler les conséquences d’une montée en puissance de l’utilisation des énergies fossiles, dont il est un farouche adversaire. Il est lui-même convaincu de l’existence d’un changement climatique d’origine humaine. Si l’humanité devait brûler toutes – absolument toutes – les ressources connues d’énergies fossiles, a-t-il constaté, l’Antarctique fondrait et les océans monteraient de 50 mètres, annihilant des villes comme « New York, Londres, Paris, Rome et Washington ». Mais ce sera… dans 10.000 ans. Au XXIe siècle, ses modèles prévoient une montée des eaux de 8 centimètres seulement en raison de la fonte de l’Antarctique. Moins que les 17 centimètres de montée totale enregistrée au siècle dernier.
 
La presse mondiale a donné beaucoup de visibilité à l’annonce d’une montée des températures de 9° Celsius qu’envisage l’étude de Caldeira en cas de combustion de toute l’énergie fossile disponible par le jeu des gaz à effet de serre.
 

Ken Caldeira a imaginé que l’humanité brûle toute l’énergie fossile existante en 500 ans : il en faudra bien plus pour que les niveaux des océans montent

 
L’étude part cependant d’hypothèses extrêmes, où l’humanité brûlerait en quelques siècles – 500 ans – l’ensemble du pétrole et des gaz accessibles, multipliant de manière drastique les émissions – au passage, multipliant par 10 l’accélération actuelle. Sans cette rapidité, l’étude n’aurait pas de sens, car le CO2 et les autres gaz finissent par disparaître de l’atmosphère sur la durée, absorbés par les océans et les forêts, et les niveaux enregistrés seraient bien plus bas.
 
Selon les prévisions les plus extrêmes, il faudrait cependant plus de 1.000 ans pour que l’Antarctique fonde à un rythme plus rapide, même dans le cadre de ce scénario, sans qu’il y ait d’accélération importante avant l’an 2100. La fonte des glaces australes représenterait une montée de quelque 8 cm d’ici à la fin du siècle, mais la marge d’erreur n’est pas négligeable : elle pourrait même avoir une valeur négative de -6 cm ou atteindre au maximum +14 cm.
 

Caldeira croit en l’origine humaine du changement climatique, mais ses prédictions sont rassurantes

 
Tout cela suppose évidemment que la ressource énergétique de demain sera la même qu’aujourd’hui.
 
Que tirer d’un tel scénario, qui au demeurant ne prend pas en compte toutes les données mais qui part du principe de l’origine humaine du « réchauffement » ? Eh bien, que même de ce point de vue-là, ce n’est pas à vues humaines que les catastrophes annoncées se produiront.
 
En revanche, cela assure les promoteurs des taxes et autres mesures contraignantes projetées d’une réussite dont ils pourront se vanter d’ici à 2050 : si le climat s’est réchauffé moins vite qu’ils ne l’annoncent, voire pas du tout, si le niveau des océans ne monte pas, ce sera grâce à eux…
 

Anne Dolhein