Syrie, immigration, Obamacare, Russie : la normalisation de Trump

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Trump jubile : la Cour suprême américaine vient de rétablir partiellement son décret sur l’immigration et les accusations de collusion avec la Russie font pschit. En même temps la fin de l’Obamacare passe mal et la Syrie résonne de bruits de guerre. Est-ce la normalisation d’un président hors normes ?
 
Un ensemble de forces coordonnées, que certains nomme l’Etat profond américain, mais qu’il me semble plus juste de nommer d’un terme plus vague le système, parce qu’elles débordent et l’Etat et l’Amérique, attaque Trump avec constance depuis qu’il s’est déclaré candidat à la présidentielle et redouble d’efforts depuis qu’il a été élu, avec pour objectif sa destitution au terme d’une procédure « d’impeachment ».
 

L’accusation contre Trump sur la Russie fait pschit

 
Les Démocrates, les médias, les juges, les people, sont à la manœuvre, mais aussi une part des Républicains, dont les néoconservateurs, en fait toute la tourbe mondialiste. Ils ont enfourché plusieurs chevaux de bataille, dont la vulgarité et le machisme supposés de Trump, mais l’un des canassons qu’ils montent le plus volontiers est l’accusation de collusion du président avec la Russie de Poutine. Elle prend des formes variées, dont certaines font sourire en France, tant elles semblent anodines et supposent une haine extraordinaire de la Russie, mais l’une a trouvé un moment quelque apparence de sérieux, la déposition de James Comey, ancien patron du FBI, devant le Sénat. Mais Trump a déjoué assez astucieusement l’attaque de Comey, en faisant croire qu’il avait enregistré ses entretiens avec Comey, ce qui a poussé celui-ci à mettre la pédale douce sur ses accusations : il a admis ainsi que Trump n’a pas fait l’objet d’une enquête criminelle, qu’aucune collusion avec la Russie n’a été prouvée, et que le souhait exprimé par Trump de voir le dossier Flynn se clore n’avait rien de délictueux, sinon Comey en aurait immédiatement informé le Congrès. En somme, il a confirmé les affirmations de Trump et innocenté celui-ci.
 

Immigration : victoire pour Trump à la Cour suprême

 
A peine dégagé sur ce front, Trump vient d’apprendre une autre bonne nouvelle. La Cour suprême, au préalable rééquilibrée, vient de valider partiellement le décret pris par Donald Trump pour limiter l’immigration en provenance de six pays musulmans touchés par le terrorisme et que divers juges avaient interdits. Il s’agit d’une décision de compromis qui n’est qu’une demi victoire pour Trump, mais constitue cependant une grande avancée sur le plan des principes, ce qui a fortement atteint le moral des groupes de pression qui travaillent à une immigration sans frein. Cette décision de la Cour suprême en préfigure d’autres à l’avenir, et la nomination du juge Neil Gorsuch par Donald Trump commence à porter ses fruits.
 

Syrie, Obamacare : des signes de normalisation

 
En revanche, on commence à se demander si le retrait de l’Obamacare, qui est l’une des promesses électorales principales de Donald Trump, et dont le principe a été difficilement acquis début mai, va passer. Il se trouve en effet chez les Républicains une rencontre des plus à gauche et des plus à droite pour refuser le texte que le gouvernement va présenter au Sénat.
 
Et, sur la politique étrangère, les prises de position de Trump déplaisent aussi, alternativement à gauche et à droite. La dénonciation de l’accord de Paris a fait hurler la gauche mondialiste, le bombardement d’une base syrienne par des missiles américains et des paroles hostiles à la Russie de Poutine déçoivent ceux qui espéraient que Trump mènerait une politique indépendante. On note avec effarement que les médias occidentaux annoncent que « le régime de Bachar el Assad » prépare une offensive chimique, ce qui n’a aucun sens ni politique ni militaire, mais semble préparer l’opinion occidentale, en particulier américaine, à une attaque contre la Syrie. La question est donc : quelle est la ligne de Trump, quelle est la part du feu qu’il ménage, quelles sont les alliances qu’il noue pour avancer, que signifie en conséquence la relative embellie qu’il connaît sur le plan interne ? En d’autres termes, a-t-il vendu sa survie un soutien aux intérêts du complexe militaro-industriel américain et à l’Etat d’Israël ? Et si oui, pour faire quoi ? Ou assiste-t-on seulement à un début de normalisation d’un agitateur ?
 

Pauline Mille